Syrie : les enfants racontent la torture

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Battus à mort, affamés, électrocutés, les enfants syriens paient cher le prix de la guerre.

Il n’avait que six ans, il été battu à mort. Ala'a fait partie des nombreux enfants victimes  de tortures en Syrie. Dans ce pays déchiré par la guerre, les enfants sont devenus les cibles de ceux qui se battent.  

C’est le témoignage de Wael, 16 ans, auprès de l’association britannique Save the children, qui a permis de découvrir les horreurs vécues par ce petit garçon de 6 ans.  « On a dit à son père que son enfant mourrait s'il ne se rendait pas", raconte l’adolescent. "On peut dire qu’Ala’a a été torturé plus que n'importe qui dans la pièce. On ne lui a donné ni à manger ni à boire pendant trois jours. Il était si faible qu'il s'évanouissait tout le temps", poursuit Wael, avant d’ajouter qu’"on le battait régulièrement. Je l'ai vu mourir. Il n'a survécu que trois jours et ensuite il est mort."

Les forces pro-gouvernementales coupables ?

Un récit terrifiant qui vient s’ajouter à des dizaines d’autres récoltés par l’ONG Save the children dans différents camps de réfugiés dans les pays voisins de la Syrie.  Des récits à la première personne qui témoignent de la souffrance quotidienne de ceux à qui on a volé l’innocence de l’enfance.

Alors que la question de la Syrie était au cœur des débats à l’Assemblée générale de l’ONU mardi soir, l’association publie ces témoignages édifiants décrivant le quotidien insurmontable de ces jeunes Syriens. Aucun responsable présumé n’est cité dans le document mis en ligne par l’ONG,  mais selon Save the Children, certains enfants disent avoir entendu leurs parents dénoncer les forces gouvernementales à propos de ces actes. Difficile, en tout cas, d’identifier les coupables.

Une école transformée en centre de torture

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Et l’horreur ne semble pas avoir de limites.  Khalid, 15 ans, raconte avoir été emmené avec une centaine d'autres dans son ancienne école. Celle-ci a été transformée en centre de torture. Ses mains étaient entravées par des liens en plastique. "Ils m'ont suspendu au plafond par les poignets, mes pieds ne touchaient pas le sol. Et puis j'ai été battu. Ils voulaient nous faire parler, nous faire avouer quelque chose", dit-il. "Je me suis évanoui à cause de la douleur (...) Ils m'ont décroché et m'ont jeté de l'eau froide sur la figure pour me ranimer. Ensuite, ils ont écrasé chacun à leur tour leur cigarette sur moi. Là, j'ai des cicatrices."

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Outre la violence volontaire contre les enfants, il y a celle du quotidien, dommage collatéral d’une guerre qui n’en finit pas. C'est le quotidien d’Omar, 11 ans, qui vit sous les bombes. "Un jour, je jouais avec mon frère et ma cousine. Nous la taquinions et elle était fâchée. Elle nous a quittés et elle est rentrée dans sa maison. Cette nuit-là, un obus a détruit la maison de ma cousine de neuf ans, celle que nous avions taquinée dans la journée. Je regrette qu'elle soit morte en étant fâchée", dit Omar.

Le conflit syrien a fait 27.000 morts

Save the Children demande, aujourd'hui, que les responsables répondent de leurs crimes et que l'ONU renforce sa présence sur le terrain pour lui permettre d'enquêter davantage sur les faits allégués. Selon un bilan dressé par l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG basée à Londres, le conflit syrien a fait 27.000 morts, pour la plupart civils, depuis le début du soulèvement en mars 2011.