Syrie : quelle armes pour les rebelles ?

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Alcyone Wemaere, avec agences , modifié à
Si le soutien militaire des Etats-Unis est acquis, sa forme et la nature des armes livrées sont en débat.

L'info. La question n'est plus de savoir si Washington va appuyer ou non militairement l'opposition syrienne mais comment ? Damas, en utilisant des armes chimiques contre des civils, a, en effet, franchi une "ligne rouge", a fait savoir la Maison-Blanche jeudi soir. Quelle aide militaire compte apporter Washington aux rebelles ? Quelles armes ? Et dans quelle ampleur ? Des fuites dans la presse américaine livrent déjà quelques éléments de réponses.

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Des petites armes et des munitions. La Maison-Blanche a seulement annoncé jeudi une "assistance militaire directe" sans préciser si ce soutien impliquait la fourniture d'armes létales, ce à quoi Barack Obama a toujours été réticent. Cependant, d'après le New York Times, qui cite des responsables américains, les nouvelles dispositions prévoient bien des livraisons de petites armes et de munitions. La CIA serait en charge de la coordination de ces envois.

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Quid des armes antichars et anti-aériennes ? L'envoi d'armes antichars serait à l'étude. En revanche, la question d'armes anti-aériennes n'est pas d'actualité, selon le NYT. George Sabra, qui assure l'intérim à la tête de la Coalition nationale syrienne (CNS), réclamait pourtant encore récemment sur Al Arabya "des armes antichars et des armes antiaériennes". Un avis partagé par le sénateur républicain John McCain qui estime que "les rebelles ont suffisamment d'armes légères" et qu'"il leur faut des armes plus lourdes".

Une zone d'exclusion aérienne à l'étude. D'après des responsables américains cités par le Wall Street Journal, l'armée américaine recommanderait une zone d'exclusion aérienne d'environ 40 kilomètres située au-dessus du Sud syrien, près de la frontière jordanienne. Assurée par les avions américains et alliés stationnés en Jordanie, cette zone protégée des combats viserait à abriter des réfugiés et à entraîner des rebelles en territoire syrien. Un diplomate occidental en Turquie a confirmé qu'une telle zone d'exclusion aérienne "pour aider les opposants d'Assad" était à l'étude. Cette initiative serait limitée "dans le temps et l'espace".

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Des armes, mais à qui ? L'opposition syrienne, on le sait, est éparse et l’ombre des djihadistes inquiète les Occidentaux. C'est dans ce contexte, que responsables européens et américains

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rencontrent ce vendredi en Turquie le général Salim Idriss, transfuge de l'armée syrienne et commandant en chef de l'Armée syrienne libre (ASL), principale force combattante rebelle sur le terrain. Les Occidentaux estiment qu'un soutien aux troupes de Salim Idriss permettrait de faire contrepoids à l'influence croissante de groupes sunnites liés à Al Qaïda qui ont rejoint l'insurrection, comme le Front Al Nosra. Idriss a besoin d'argent, de munitions et d'armes pour asseoir son leadership et gagner en crédibilité au sein des combattants", soulignait ainsi cette semaine un diplomate.

Bientôt des livraisons de Paris et Londres ? Pour l'heure, ni les autorités françaises ni le gouvernement britannique n'ont annoncé qu'ils allaient armer directement les insurgés. Cette aide sera toutefois bientôt légalement possible : grâce à la levée de l'embargo de l'Union européenne sur les armes à destination des rebelles, Paris et Londres seront libres, à compter du 1er août, de livrer des armes à la rébellion syrienne.