Alors que la Syrie est toujours plongée dans le chaos, deux ans après le début de la contestation violemment réprimée par le régime de Bachar al-Assad, Paris et Londres ont opéré un changement de position. La France et la Grande-Bretagne plaident en effet pour une levée de l’embargo européen afin de pouvoir livrer des armes aux rebelles. Le Qatar et l’Arabie saoudite ont déjà pris les devant, il y a quelques mois. D’autres pays apportent leur soutien d’une autre manière. Enfin, de son côté, Bachar al-Assad peut compter sur le soutien de la Russie.
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Ceux qui aident les rebelles
Le Qatar et l’Arabie saoudite. Dès août 2012, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, expliquait sur Europe 1 : "il y a un certain nombre de pays qui donnent des armes aux rebelles. Le Qatar, l’Arabie saoudite et d’autres font passer des armes". Un argument avancé à l’époque pour justifier le refus de Paris de livrer des armes aux rebelles. Les deux pays du Golfe fournissent des armes légères à l’Armée syrienne libre (ASL).
Bientôt la France et la Grande-Bretagne ? Paris a plaidé pour une levée de l’embargo européen. Le but : fournir aux rebelles des missiles sol-air pour faire face aux raids aériens du régime. "Il faut aller très vite", a insisté Laurent Fabius jeudi, assurant que la France était "une nation souveraine". "Nous avons comme objectif de convaincre nos partenaires à la fin du mois de mai, et si possible avant", a précisé François Hollande. David Cameron, le Premier ministre britannique, a lui aussi indiqué que son pays pourrait se désolidariser de l’embargo. Les deux pays fournissent déjà une aide aux rebelles, mais de nature non létale.
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Pas d’armes américaines. Les États-Unis se refusent à fournir des armes aux rebelles. En revanche, Washington entraîne les troupes de l’opposition : d’après Le Monde, l’armée américaine viendrait de former un groupe de 300 combattants de l’opposition syrienne en Jordanie.
Ceux qui aident le régime d’Assad
La Russie. Moscou est un soutien de poids pour le régime de Bachar al-Assad. La Russie lui fournit des armes, ce qu’a encore confirmé fin janvier le vice-Premier ministre syrien, Qadri Jamil. "Nous avons des accords signés avant la crise et la Russie remplit ses obligations", a-t-il affirmé sur une radio russe, précisant qu’il s’agissait de différents types d’armements, selon Le Monde. Mercredi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a protesté contre les déclarations de Londres et Paris, y voyant une "violation de la loi internationale".
L’Iran. Ces derniers mois, Téhéran aurait accru son soutien militaire au régime syrien, indique l’agence Reuters. Les armes transiteraient par l’Irak, mais aussi par la Turquie et le Liban. Le chef du renseignement militaire israélien a aussi accusé Téhéran d’avoir financé une armée de 50.000 miliciens syriens pro-Assad, formés par le mouvement libanais Hezbollah.