La trêve devait durer quatre jours, elle a été rompue au bout de quelques heures. Le cessez-le-feu temporaire négocié en Syrie par l’émissaire de l’ONU pour la fête de l’Aïd al-Adha a volé en éclats dès son entrée en vigueur. Les violences ont repris de plus belle et plus de 350 personnes sont mortes depuis vendredi à travers le pays. 146 morts ont été dénombrés par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) pour la seule journée de vendredi.
A Damas, un attentat à la voiture piégée a fait ce jour-là huit morts et 30 blessés. Des combats meurtriers ont en outre éclaté dans la ville d’Alep entre forces du régime et rebelles. Fait inédit, des affrontements entre miliciens kurdes et insurgés ont fait 30 morts à Alep samedi. Dimanche, l’aviation a lancé des raids aériens dans la province de Damas, tuant au moins 18 personnes, dont huit enfants.
Régime et rebelles se renvoient la balle
L’armée du régime de Bachar al-Assad a accusé les rebelles, qu’elle qualifie de "terroristes", d’être responsables de l’échec de la trêve. Ces "groupes terroristes" ont commis, selon elle, des "violations insolentes du cessez-le-feu" et le régime les "frappe d’une main de fer pour les éradiquer et sauver la nation".
L’opposition, elle, a jugé que l’initiative de l’émissaire de l’ONU, Lakhdar Brahimi, était "morte-née", en raison des bombardements incessants menés par le régime.
L’émissaire de l’ONU à Pékin
Quant à Lakhdar Brahimi, il sera en Chine à partir de mardi pour une visite de deux jours. Pékin entend rester neutre dans ce conflit, mais s’est déjà opposé, avec la Russie, à trois résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU visant à condamner le régime de Bachar al-Assad.
Lakhdar Brahimi aura donc fort à faire pour convaincre la Chine de faire évoluer sa position. D’après un diplomate onusien, il doit revenir en novembre devant le Conseil sécurité avec "quelques idées d’action".