C’est peut-être la dernière personne à avoir vu en vie Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Ambéry Ag Rhissa, représentant du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) venait d’être interviewé par les deux journalistes de RFI quand ces derniers ont été enlevés, presque sous ses yeux. "On s’est dit au revoir à ma porte. Peu de temps après, il y a eu un bruit dans la rue, cela ressemblait à des coups, donc j’ai pensé à une bagarre", explique t-il à Europe 1.
Ambéry Ag Rhissa décide alors de sortir de chez lui. "A peine j’avais mis la tête dehors, j’ai vu un véhicule garé côte à côte avec le leur (NDLR : celui des journalistes). L’enseignant-chercheur voit alors un homme armé. "Dès qu’il m’a vu, il a braqué l’arme sur moi et il m’a intimé l’ordre de rentrer immédiatement à l’intérieur de ma cour", se souvient-il, encore sous le choc.
"Il a braqué l’arme sur moi" :
Le chef indépendantiste malien s’exécute. Il entend alors "le véhicule des ravisseurs démarrer en trombe, après avoir embarqué les journalistes". S’il n’a aucune idée de l’identité des ravisseurs des deux journalistes de RI, Ambéry Ag Rhissa est sûr d’une chose : les agresseurs de Ghislaine Dupont et Claude Verlon parlaient tamachek, la langue des Touareg.