Il est la bête noire des Egyptiens. A l’âge de 75 ans, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui est décrié depuis plusieurs jours. Des dizaines de milliers de manifestants réclament la démission de celui qui est arrivé au pouvoir le 11 février dernier.
Non-révolutionnaire
Pilier du régime d’Hosni Moubarak, le commandant en chef de l’armée au pouvoir et ministre de la défense depuis 20 ans a pris les commandes lors du départ du raïs déchu. Après plus de cinquante ans de carrière militaire et trois guerres à son actif (israélo-arabe en 1956, des Six-jours en 1967 et du Kippour en 1973), le maréchal était vu comme celui qui pouvait révolutionner l’Egypte.
Pourtant Mohamed Hussein Tantaoui n’a jamais été un adversaire au régime Moubarak. Bien au contraire. Après avoir été pendant trois ans le chef de la garde présidentielle, le maréchal s’était révélé être l’un des principaux soutiens du président déchu.
"Charmant" et sans "ambition présidentielle
Décrit comme un homme "charmant et courtois" dans un télégramme diplomatique américain datant de 2008 et publié par WikiLeaks, Mohamed Hussein Tantaoui était également vu comme "âgé et hostile au changement". Dans ces câbles, le maréchal et Hosni Moubarak étaient présentés comme des personnes n’ayant "tout simplement pas l’énergie, l’inclination ou la vision du monde pour faire les choses différemment". Une description loin des espoirs fondés par les Egyptiens depuis le début d’année.
L’homme fort de l’Egypte ne devrait pas rester à la tête du pays. Mardi, il a annoncé qu’une élection présidentielle se tiendra "avant la fin juin 2012" et à partir de cette date, a-t-il dit, l'armée organisera un référendum sur le transfert de pouvoir à une autorité civile. Une non-surprise de la part de celui qui a prouvé depuis son arrivée au pouvoir être garant de la stabilité, puisque les observateurs assuraient en février dernier que le maréchal "Tantaoui n’a pas d’ambition présidentielle".