L'organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières (RSF) a exprimé vendredi "sa vive inquiétude pour l'auteur, activiste et blogueur Jean Etienne Laokolé" détenu depuis trois semaines et demande sa libération immédiate. M. Laokolé a été arrêté dans la nuit du 22 mars, à N'Djamena, selon RSF. Auteur, activiste, blogueur et travailleur humanitaire tchadien, il est le fils de Jean-Baptiste Laokolé, secrétaire général adjoint du Parti pour les libertés et le développement (PLD, opposition), et le neveu du principal opposant tchadien Saleh Kebzabo, député, président de l'Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR).
"Les protestations exprimées au niveau national et par quelques organisations internationales - dont Internet sans frontières, Droits de l'Homme sans frontières et Amnesty International - après l'arrestation de Jean Etienne Laokolé n'ont pas permis d'obtenir de ses nouvelles ni des explications sur sa détention. Quelle faute aurait-il commise exactement et comment expliquer une si longue détention, au secret qui plus est?", s'est interrogée l'organisation. "Nous demandons au gouvernement tchadien de fournir sans délai des informations sur l'état de santé de Jean Etienne Laokolé et le mobile de son arrestation", a ajouté Reporters sans frontières. "Le soir de son enlèvement, Jean Etienne Laokolé circulait en voiture avec des membres de sa famille dans le quartier d'Atrone, à N'Djamena, quand il a été forcé par un groupe d'individus en civil à monter à bord de leur véhicule", rapporte RSF. "Selon des militants tchadiens des droits de l'Homme, il a été vu trois jours plus tard, le 25 mars" dans un ancien camp militaire à N'Djamena et "a ensuite été transféré au camp d'Amsinene" (nord de N'Djamanea). "Ce site non officiel est tristement réputé pour des interrogatoires musclés et des actes de torture par les services secrets", rappelle RSF. Selon RSF, le dernier article de M Laokolé "pourrait expliquer son arrestation. L'auteur y présentait des personnes comme étant des agents de renseignements au service du ministre des Affaires foncières et du Domaine, Jean-Bernard Padaré".