Un an jour pour jour après l'élection contestée qui a reconduit Mahmoud Ahmadinejad à la présidence iranienne, les autorités ont interdit une manifestation prévue dans la journée à Téhéran.
Le mouvement n'est pas vaincu
L’opposition a été ainsi sévèrement mise en garde par les Gardiens de la révolution si elle était tentée de provoquer des troubles à l'occasion de cet anniversaire. Craignant une violente répression gouvernementale aveugle, l'opposition a annulé le projet de rassemblement qui devait marquer les un an de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Les deux principaux dirigeants de l'opposition, Mirhossein Moussavi et Mehdi Karoubi, avaient sollicité l'autorisation d'organiser une "commémoration" pacifique du scrutin à Téhéran.
En annulant le rassemblement de samedi, les dirigeants de l'opposition ont toutefois affirmé que le mouvement réformiste n'était pas vaincu. "Le mouvement est bien en vie et la vraie fierté appartient à ceux qui poursuivent leur protestation légitime en dépit de tous les dangers, menaces ou incertitudes et qui en connaissent bien les (...) conséquences", ont-ils dit.
Sécurité maximale
Les forces de sécurité ont été déployées en force samedi aux principaux carrefours de Téhéran et sur les places publiques. Les seuls signes d'opposition ont été les cris de "Allahou Akbar" ("Dieu est le plus grand") lancés vendredi soir des terrasses de la ville, à l'appel de plusieurs personnalités en exil.
Depuis une semaine, des dizaines de militants d'opposition, de journalistes et d'étudiants ont été arrêtés, en prévision de l'anniversaire du scrutin. Parmi eux figure Narges Mohamadi, proche de Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix 2003.
La réélection du chef d’Etat, le 12 juin 2009, avait déclenché des manifestations de rue dans tout l'Iran, les autorités étant accusées de fraude électorale. Le pays avait alors connu les troubles les plus graves depuis la révolution islamique de 1979.