L’info. Dans l’immeuble qui s’est effondré à Dacca, faisant plus de 1.000 morts, des ouvriers travaillaient pour des marques françaises. C’est ce qu’affirment mercredi Le Parisien et BFMTV, qui disent avoir retrouvé sous les décombres des étiquettes de trois groupes hexagonaux : Auchan, Carrefour et Camaïeu.
Trois groupes français. Sur les images de BFMTV, les étiquettes de la marque Camaïeu sont aisément reconnaissables. La chaîne a aussi retrouvé des étiquettes Auchan et In Extenso, une marque du groupe Auchan.
D’après Le Parisien, des vêtements portant des étiquettes Carrefour ont aussi été retrouvées dans les ruines du Rana Plaza, où se trouvaient cinq ateliers de confection employant plus de 3.500 ouvriers. L’usine était utilisée par des sous-traitants de nombreuses marques internationales, comme Mango ou Benetton.
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Des enquêtes internes. Camaïeu se défend en assurant n’avoir "effectué aucune production dans quelque usine que ce soit présente dans l’immeuble du Rana Plaza sur les neuf derniers mois". Mais une enquête interne a été lancée auprès des fournisseurs de la marque, "qui eux-mêmes peuvent faire appel à des sous-traitants". Même son de cloche du côté de Carrefour. Chez Auchan, on assure que les fournisseurs ont été contactés, tout en admettant qu’une partie des audits au Bangladesh sont effectués par des sociétés locales. Au Bangladesh, "l’industrie souffre d’une sous-traitance sauvage", faisait remarquer début mai sur Europe 1 Fanny Gallois, de l’association Peuple Solidaire, expliquant : "les commandes sont passées à un fournisseur officiel qui, pour respecter les délais et les tarifs, va sous-traiter en cascade".
Un accord sur la sécurité. Malgré cette opacité persistante, des grandes marques d’habillement se sont ralliées à un accord sur la sécurité des usines textiles au Bangladesh. Parmi les signataires de ce texte qui prévoit notamment la mise en place d’un "inspecteur en chef" indépendant, figurent l’italien Benetton, l’espagnol Zara, le suédois H&M, ainsi que le britannique Marks and Spencer. En revanche, les grands groupes américains, comme Gap ou Wall-Mart, se refusent pour l’instant à le signer.
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