Le coup de force de l’armée thaïlandaise a produit l’effet escompté. A l’issue d’un assaut qui a duré plusieurs heures, les leaders des "chemises rouges" ont annoncé mercredi matin qu’ils se rendaient aux autorités et qu’ils mettaient fin à leur manifestation lancée mi-mars. Par haut-parleur, un des principaux dirigeants de l'opposition thaïlandaise, Nattawuk Saikua, a appelé ses partisans à rentrer chez eux.
Mais la tension reste très vive en Thaïlande. A Bangkok, une vingtaine de bâtiments ont été incendiés, y compris des centres commerciaux et des banques. Dans une province du nord-est du pays, des milliers de manifestants "rouges" ont mis le feu au siège d'un gouvernement.
La situation est "sous contrôle".
L'armée assure pourtant que la situation est "sous contrôle" à Bangkok. Mais un couvre-feu a été mis en place pour mercredi soir. Les touristes étrangers et les voyageurs thaïlandais vont cependant bénéficier d'une dérogation.
"On vit en autarcie", raconte un Français de Bangkok :
Au petit matin mercredi, des centaines de soldats avaient été mobilisés pour reprendre le contrôle du quartier de Bangkok qui servait de camp retranché aux "chemises rouges". Des véhicules blindés avaient aussi été déployés sur le terrain. L'armée avait été officiellement autorisée à "tirer immédiatement" en cas d'émeute.
Au moins cinq morts
Le bilan est lourd : au moins six personnes ont été tuées, dont un journaliste italien de 48 ans. Les services de secours ont également chiffré à 58 le nombre de blessés, dont un journaliste néerlandais qui a été hospitalisé.
Quelque 3.000 manifestants, dont de nombreuses femmes, se trouvaient mardi soir à l'intérieur de la "zone rouge". Mercredi matin, peu après les discours de leurs leaders, les manifestants ont commencé à marcher vers les issues du camp retranché.
Dans la nuit de mardi à mercredi, la porte des négociations s’était définitivement refermée. Les "chemises rouges" avaient, dans un premier temps, accepté une médiation de parlementaires. Mais le pouvoir en place avait finalement écarté une reprise des négociations sur l’organisation de nouvelles élections.