Plus de 90% des manuscrits anciens ont été mis à l’abri des flammes et des islamistes.
Il y a finalement eu plus de peur que de mal. Une grande part des manuscrits et livres précieux anciens conservés à Tombouctou, dont la bibliothèque a été incendiée, vendredi, ont, en fait, été mis en lieu sûr avant l'arrivée des islamistes dans la ville malienne, a déclaré mercredi le responsable de ces collections à l'université du Cap, en Afrique du Sud.
"Une grande majorité a été sauvée. Je pense, vraiment, plus de 90%", a indiqué Shamil Jeppie, directeur du projet de conservation des manuscrits de Tombouctou. Une excellente nouvelle pour ces manuscrits dont certains sont inestimables.
"On a beaucoup exagéré"
Des témoins interrogés mardi à Tombouctou avaient rapporté que les islamistes en fuite avaient brûlé d'inestimables manuscrits anciens. Ils y avaient mis le feu vendredi, trois jours avant la reconquête de la ville par des soldats français et maliens, avait-on précisé. Le nombre exact de manuscrits brûlés n'avait pas été déterminé.
Le bâtiment qui abritait entre 60.000 et 100.000 documents était resté de son côté quasi intact, selon le ministère malien de la Culture. Le maire de Tombouctou, Halley Ousmane, réfugié à Bamako, avait cependant évoqué sur le moment "un véritable crime culturel". "En fait on a beaucoup exagéré (...) il y a eu des dégâts et certains objets ont été détruits ou volés, mais beaucoup moins que ce qu'on a dit dans un premier temps", a ajouté Shamil Jeppie.
Un trésor culturel
Selon lui, les conservateurs et archivistes avaient commencé à déplacer les documents vers Bamako, la capitale du Mali, pour les cacher avant l'arrivée des Islamistes à Tombouctou l'an dernier. Ces manuscrits représentent un véritable trésor culturel, remontant à l'époque où la cité mythique a été la capitale intellectuelle et spirituelle de l'islam en Afrique aux XVe et XVIe siècles.