LE CONTEXTE. La nuit s'est déroulée sans incidents à Tombouctou. Mais la veille, dans cette cité classée au patrimoine mondial de l'Unesco, les règlements de comptes mais aussi les pillages de dizaines de boutiques se sont multipliés. Les habitants se plaignent encore de l'augmentation des prix de la nourriture mais également des réseaux de téléphonie fixe et mobile, sabotés par les groupes islamistes armés avant leur fuite, qui sont restés inopérants. L'électricité a elle été rétablie, quatre heures par jour, dans la matinée.
>> Parmi les "cibles" des pillages, les habitants s'en sont pris à des magasins qui étaient tenus par ceux qui soutenaient les islamistes, comme l'a constaté l'un des envoyés spéciaux d'Europe 1 au Mali.
Rideau de fer arraché, la foule s'engouffre dans les boutiques abandonnées par leurs propriétaires qui ont suivi les islamistes dans leur fuite. Et soudain, un homme ressort en hurlant. Il vient de découvrir des munitions. "Ils attaquent les boutiques des Arabes. Ils sont en train de tout casser. C'est la boutique d'Al-Qaïda. C'est là où ils font leurs échanges et souvent ils achètent des munitions", raconte cet habitant de Tombouctou.
Le récit de ce pillage :
La foule s'excite et se précipite pour remettre son butin à une colonne de l'armée malienne qui, justement, était envoyée par arrêter les pillages. En effet, l'armée malienne a mené des opérations de sécurisation, à la recherche de mines et d'armes abandonnées par les islamistes, mais aussi d'éventuels combattants qui seraient restés en ville. Le capitaine ne sait plus quoi faire. "C'est désolant. Si c'est dans les boutiques que l'on trouve des munitions, moi je n'appelle pas ça des boutiques. Ça regorge de munitions pour les terroristes", déplore ce militaire malien.
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"Nous étions intervenus pour, justement, que l'on ne touche pas aux biens des gens", ajoute ce capitaine malien qui dit être "dépassé par les événements". Ses hommes se sont mis alors à fouiller les échoppes à la recherche de nouvelles cages d'armes.