L’INFO. L'entreprise Qosmos est dans le viseur de la justice française pour complicité d’actes de torture perpétrés en Syrie. L’instruction a été confiée aux trois magistrats du pôle crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre, créé en janvier 2012 et qui a notamment lancé les enquêtes sur le Rwanda.
Une start-up informatique. Il y a un an et demi, la Fédération internationale des droits de l’homme et la Ligue des droits de l’homme avaient dénoncé la société Qosmos au parquet de Paris. Selon ces deux associations, la start-up aurait fourni du matériel de surveillance au régime de Bachar al-Assad.
L’entreprise, qui a toujours nié une quelconque implication avec le régime du dictateur syrien, est spécialisée dans la fourniture d’un système appelé Deep Packet Inspection. Il permet d’analyser en temps réel les données numériques qui transitent sur les réseaux internet.
Qosmos veut collaborer avec la justice. Démentant "fermement ces accusations fausses et calomnieuses", Qosmos a indiqué qu'elle continuerait de collaborer avec la justice. "Il est indispensable que la justice française fasse toute la lumière sur l'éventuelle implication de la société Qosmos dans la fourniture au régime syrien d'un matériel de surveillance destiné à espionner la population syrienne et que toutes les conséquences juridiques soient tirées de cette enquête", a déclaré dans le communiqué Me Patrick Baudouin, président d'honneur de la FIDH. "Nous espérons que cette instruction pourra se dérouler à l'abri de toute interférence politique", a déclaré Michel Tubiana, le président d'honneur de la LDH.
En mai 2012, pour la première fois, une autre société française avait fait l’objet d’une information judiciaire pour un cas similaire, en Libye cette fois.