La mission de la police judiciaire française en Irlande pour réentendre des témoins et réexaminer des pièces du dossier dans l'enquête sur le meurtre de Sophie Toscan du Plantier commis à Skull (sud-ouest) en 1996, a pris fin vendredi, a-t-on appris auprès de la police judiciaire. Selon la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), les deux experts en biologie du laboratoire central de la police technique et scientifique (PTS) et les trois membres de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), "ont entendu 35 témoins" et "effectué des prélèvements sur des scellés", a-t-on précisé de même source. Ces prélèvements "ont été ramenés en France aux fins d'analyses", a poursuivi cette source de la DCPJ.
Arrivés sur place le 15 octobre, les policiers français ont rencontré leurs collègues irlandais et se sont rendus sur les lieux du meurtre, à proximité de l'ex-résidence secondaire de la victime, tuée le 23 décembre 1996. "On va rebattre les cartes et on peut espérer ainsi que le dossier apparaisse sous un nouvel angle et que de cette nouvelle perspective, on puisse tirer un fil", avait expliqué Eric Battesti, attaché de sécurité intérieure à l'ambassade de France locale, qui s'était dit relativement optimiste.
Toutefois, selon d'autres sources proches du dossier vendredi, "il y a peu à attendre" de ces investigations "quinze ans après les faits". Ian Bailey, ancien journaliste de 54 ans résidant à proximité de la victime, avait été, à l'époque, interrogé à deux reprises par la police irlandaise, puis relâché, faute de preuves. La justice française, à laquelle avait été transmis le dossier de l'enquête en 2008, a lancé un mandat d'arrêt européen contre lui en 2010.