L’INFO. Samedi, en Arabie saoudite, des femmes ont défié les autorités en prenant le volant. Un acte banal vu de France, mais un acte de rébellion dans le seul pays du monde où les femmes n’ont pas le droit de conduire. Dans un rapport publié en septembre, la Banque mondiale place d’ailleurs l’Arabie saoudite en tête des pays où la législation est la plus restrictive pour les femmes. Tour d’horizon de ce que les Saoudiennes n’ont pas le droit de faire.
Pas le droit de conduire. Le gouvernement saoudien l’a rappelé jeudi : "la conduite de voitures par les femmes est interdite dans le royaume, et nous appliquerons la loi à l’égard des personnes qui y contreviennent". Les femmes participant au mouvement du 26 octobre, largement relayé sur les réseaux sociaux, savent qu’elles risquent la prison.
campaing to support, change your profile picture #Women2Drive#26octobre#SaudiArabia@RimaTarabaypic.twitter.com/rZOzhJ8h48— yalla souriya (@YallaSouriya) October 25, 2013
En 2011, lors d’une campagne similaire, Manal Al Sharif avait été emprisonnée pendant neuf jours. Son crime ? Avoir posté sur le web une vidéo où on la voyait conduire.
Pour protester contre l'interdiction, des Saoudiennes se filment au volant :
Pas le droit de voyager sans autorisation. En Arabie saoudite, quel que soit son âge, une femme n’a pas le droit de voyager sans avoir une autorisation de son "gardien", un père, époux, frère ou tuteur chargé de sa "garde légale". Pour pouvoir quitter le pays, les Saoudiennes doivent être munies d’une petite feuille jaune signée par ce "gardien". Les autorités font même appel à la technologie pour suivre les femmes à la trace : depuis l’année dernière, quand une femme franchit les frontières du royaume, un texto est aussitôt envoyé à son "gardien".
Pas le droit de se mélanger avec les hommes. Hommes et femmes ne sont pas censés avoir de contacts en public en Arabie saoudite. Pour empêcher les deux sexes de se côtoyer, les magasins employant des hommes et des femmes sont contraints d’ériger des murs de séparation d’au moins 1,60 mètre. Dans les entreprises, la loi impose une entrée séparée pour les femmes, note le Financial Times.
Pas le droit de faire du sport à l’école. Les petites Saoudiennes qui fréquentent les écoles publiques sont privées d’éducation physique. Dans les écoles, où filles et garçons ne se côtoient pas, aucun programme sportif n’est en effet prévu pour elles, indique le Huffington Post. Les autorités ont toutefois envoyé un signal positif en mai dernier, en autorisant le sport, mais uniquement dans les établissements privés, et à condition que les sportives soient vêtues "décemment". Autre signe d’ouverture : lors des derniers jeux Olympiques, deux femmes saoudiennes ont pu, pour la première fois, participer aux épreuves.
Pas le droit de travailler dans certains secteurs. Pour les femmes saoudiennes, le choix de carrière est relativement limité. Comme le veut la tradition, elle n’ont pas le droit de travailler au contact du public, sauf dans les écoles pour filles et les hôpitaux. Il y a quelques mois, le gouvernement a légèrement desserré la vis en forçant les magasins de lingerie à embaucher uniquement des femmes. Derrière cette mesure se cache un paradoxe saoudien : si elles représentent 60% des diplômés d’université, les femmes ne sont que 17% sur le marché du travail.
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