La mort du jeune noir Trayvon Martin, perçue comme un crime raciste, a provoqué un émoi national aux Etats-Unis. Mais d'après la police fédérale, le mobile de ce meurtre commis en février, en Floride, par George Zimmerman, qui effectuait une ronde de surveillance dans son quartier, ne relève pas du racisme. "Il a eu une sorte de complexe du héros, mais il n'a pas été raciste", assure le FBI dans des documents publiés jeudi.
Pour parvenir à cette conclusion, les autorités ont interrogé une dizaine de personnes dans l'entourage de l'accusé, amis, voisins et proches de cet homme de 28 ans dont le comportement est au centre de l'enquête. Il ressort de ces entretiens que George Zimmerman, libéré sous caution vendredi, est un "homme bien", très soucieux de son quartier, rapporte le New York Times.
La "tenue" de Trayvon Martin
Le meurtrier présumé avait en effet appelé plusieurs fois la police, mais pas sur la ligne des urgences, pour signaler la présence de personnes suspectes. L'un de ses coups de téléphone avait même pour objet de prévenir que des enfants jouaient dans les rues au coucher du soleil et risquait de se blesser.
C'est "sur la base de la tenue" du jeune homme de 17 ans que George Zimmerman aurait agi, assure Chris Serino, le principal policier chargé de l'affaire au sein de la police locale. Ce soir-là, Trayvon Martin portait un sweatshirt à capuche et marchait dans la nuit, sous la pluie, pour se rendre chez son père.
"Poudre aux yeux"
Outre le mobile du crime, le FBI s'est aussi vu confier cette enquête pour examiner le comportement de la police locale, qui avait laissé George Zimmerman libre. Or, certains éléments risquent d'embarrasser le policier Chris Serino, qui a toujours assuré qu'il voulait poursuivre George Zimmerman pour meurtre.
Or, il aurait en réalité fait l'objet de pressions pour déposer plainte contre le meurtrier présumé, alors que lui-même estimait qu'il ne disposait pas de suffisamment de preuves, note le Miami Herald.
"Nous avons toujours dit qu'il y avait quelque chose qui clochait à la police de Sanford", la localité de Floride où se sont déroulés les faits, a commenté dans le quotidien l'avocat de la famille Trayvon, Benjamin Crump. Pour lui, "tout cela, c'est de la poudre aux yeux. Ce qui compte, ce sont les déclarations de Georges Zimmerman, qui sont incohérentes et factuellement impossibles".