C'est un décompte macabre. Alors que le lancement de la bataille finale est "imminent" selon le porte-parole de la rébellion, Tripoli compte ses morts.
Pour Maram, une citoyenne libyenne rencontrée par l'envoyé spécial d'Europe 1, il faut agir vite. Certains corps peuvent encore être reconnus. Deux médecins de Tripoli sont venus lui remettre la liste des morts qu'ils ont pu identifier. Grâce à ces noms, la jeune femme va pouvoir prévenir les familles.
"Il faut qu'on sache combien on a perdu de concitoyens", souligne Maram. "On doit savoir quelles sont ces personnes qui sont mortes, essayer de les identifier. Ne pas savoir où est un membre de sa famille est pire que de savoir où il est, même s'il est mort. Au moins, leur dire où est leur fils, leur frère, leur cousin afin qu'ils aient un endroit pour se recueillir et prier pour lui".
A Tripoli, des centaines de personnes sont portées disparues. Dans les morgues, beaucoup de corps sont méconnaissables. Des centaines de combattants ont déjà été enterrés dans des fosses communes. Les civils, exécutés par l'armée, ont été jetés à la mer ou brûlés dans des hangars.
Pour Maram,le travail s'annonce difficile. Mais pour la jeune femme, il est capital que les générations futures sachent le prix payé par leurs aînés pour la liberté.