Les imams ont appelé au calme et à la clémence. Vendredi, les habitants de Tripoli ont pu assister aux premiers prêches de l'après-Kadhafi, même si des combats continuaient dans la ville. Des partisans de Kadhafi continuaient en effet à résister, ce qui n'a pas empêché les rebelles d'installer leur gouvernement à Tripoli jeudi soir. Quant au "guide suprême", il demeurait toujours introuvable.
"Cette révolution a été une révolution de la liberté et de l'islam, alors il ne doit pas y avoir de revanche", a insisté un imam célèbre pour ses diatribes contre le régime. Il a notamment relayé les messages du Conseil national de transition, le CNT, qui a appelé policiers et fonctionnaires à revenir à leur poste et les partisans de Kadhafi à déposer les armes sans crainte de représailles.
Exactions des deux côtés
En attendant, des exactions ont été signalées des deux côtés : avant de s'enfuir du QG de Kadhafi mardi, des gardes auraient tué à la grenade plus de 150 prisonniers. Et, dans un hôpital de Tripoli, 80 personnes sont décédées faute de soin car des pro-Kadhafi avaient pris l'établissement. Mais de l'autre côté, certains rebelles, gênés, ont confirmé à mi-voix plusieurs exécutions sommaires de combattants loyalistes.
Sur le plan diplomatique, le CNT a reçu de nouveaux soutiens internationaux. Mais l'Union africaine a refusé de reconnaître sa légitimité. "Il y a encore des combats, a avancé Jacob Zuma, président de l'Afrique du Sud, qui s'exprimait au nom de l'Union africaine. "Donc nous ne pouvons pas dire que [le CNT] est la force qui est légitime maintenant", a-t-il ajouté, appelant le gouvernement de transition à inclure "toutes les parties. L'Algérie voisine, de son côté, a fait part de sa "stricte neutralité".