Trois ans requis contre les Pussy Riot

Le procureur a requis trois ans de camp contre les trois membres de Pussy Riot jugées à Moscou.
Le procureur a requis trois ans de camp contre les trois membres de Pussy Riot jugées à Moscou. © Reuters
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avec agences , modifié à
Ces trois jeunes femmes russes sont jugées à Moscou pour une "prière punk" anti-Poutine.

Le réquisitoire est moins sévère qu'attendu. Trois ans de camp ont été requis mardi contre les trois femmes membres du groupe Pussy Riot, jugées à Moscou pour avoir chanté, en février, une "prière punk " dans une cathédrale. En détention depuis cinq mois, les trois jeunes femmes encouraient jusqu'à sept ans de prison pour cette chanson intitulée "Marie mère de Dieu - chasse Poutine !".

Le parquet a estimé que Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 29 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, étaient toutes trois coupables de hooliganisme et d'incitation à la haine religieuse. "Le geste des prévenues montre clairement une haine et une hostilité envers la religion", a-t-il lancé, affirmant que "jurer dans une église est une insulte à Dieu".

Certains avaient crié au blasphème après la prestation des Pussy Riot dans la cathédrale de Moscou.

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Une audience "surréaliste"

Le procureur a dénoncé le fait que les Pussy Riot avaient transgressé "les traditions de notre pays" et a demandé au juge de les "isoler de la société", écrit la correspondante du Guardian à Moscou sur son compte Twitter.

Le procès qui s'est ouvert fin juillet est suivi avec attention et s'avère particulièrement éprouvant pour les opposantes, victimes de malaises. Les avocats de la défense se sont plaints des conditions de détention des trois jeunes femmes, obligée de se lever à 5 heures du matin, maintenues pendant des heures dans des espaces non aérés. Les débats au tribunal ont aussi été  marqués par des altercations entre les avocats des jeunes femmes et la présidente du tribunal. Une députée britannique assistant aux débats lundi a même qualifié l'audience de "surréaliste".

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"Le féminisme est un péché"

Mardi, un avocat de l'une des victimes s'est ainsi lancé dans une diatribe contre les trois jeunes femmes, allant jusqu'à affirmer que "le féminisme est un péché", selon la journaliste du Guardian. Si la performance des Pussy Riot a provoqué une vague d'indignation dans le pays, les trois "punkettes" ont aussi reçu le soutien de nombreuses personnalités russes et étrangères.

Le chanteur du groupe Red Hot Chili Peppers, Sting et les Pet Shop Boys ont ainsi exprimé leur soutien aux trois jeunes femmes. Madonna, à Moscou pour un concert, a elle aussi pris la défense des Pussy Riot. 

Poutine demande la clémence

Plus étonnant, le président russe Vladimir Poutine, premier visé par la chanson incriminée, a lui-même appelé à la clémence dans ce dossier, bien qu'il pense qu'il "n'y a rien de bon dans ce qu'elle font". Une magnanimité qui laisse la défense des Pussy Riot perplexe, comme l'explique un avocat des jeunes femmes : "Cela pourrait être un signal donné par le système sur la manière de se comporter au procès, alors que la pression internationale s'est considérablement intensifiée".