Moral, sécuritaire, juridique : sur son site internet, Amnesty International liste tous les arguments contre la peine de mort. Sans oublier le volet économique. Alors que s’ouvre mercredi le quatrième Congrès mondial contre la peine de mort, les abolitionnistes y ont de plus en plus souvent recours. Notamment aux Etats-Unis.
"Si appliquer la peine de mort coûte quatre à cinq fois plus cher qu’une peine de prison, ça pose un problème évidemment. C’est un problème que tout le monde peut comprendre aux Etats-Unis", résume Arnaud Gaillard, le coordinateur du Congrès mondial contre la peine de mort, interviewé sur Europe 1.
Cet abolitionniste cite quelques chiffres-clés : l’emprisonnement à vie d’un Américain coûte 700.000 à 800.000 dollars, soit autour de 500.000 euros. Une exécution peut quant à elle coûter jusqu’à quatre millions de dollars, soit près de trois millions d’euros. La différence ? Des années, parfois plusieurs dizaines, pour mener à son terme la procédure, d’appels en recours devant la Cour suprême.
L’argument n’est pas nouveau. Mais la crise, qui a fragilisé sérieusement plusieurs Etats américains notamment la Californie, a donné une nouvelle dimension à ce point de vue.
Certains Etats américains ont déjà pris le virage. En mars dernier, le Nouveau Mexique a ainsi aboli la peine de mort pour économiser quelque 1,5 milliard d’euros. En 2009, plus de 50 personnes ont été exécutées aux Etats-Unis qui reste le dernier pays occidental à ne pas avoir aboli la peine capitale.