Son témoignage était très attendu. La survivante de 7 ans de la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie, le 5 septembre, aurait finalement dit avoir vu un seul tueur, a annoncé vendredi une source proche de l'enquête à l'AFP. Avant d'être rapatriée en Grande-Bretagne, la petite fille, sortie du coma depuis peu, aurait confié aux enquêteurs avoir vu "un méchant". La fillette, qui a reçu une balle dans l'épaule, est la seule à avoir vu le ou les assaillants, et à pouvoir donner leur nombre et leur description.
La présence de deux tireurs s'éloigne
Ce témoignage très attendu, non confirmé de source officielle, mettrait à mal la théorie de la présence de plusieurs tueurs, née après la découverte de près de 25 douilles sur la scène de la tuerie. Si l'hypothèse de la présence de deux tireurs s'éloigne, cela pourrait signifier que le tireur a utilisé deux armes de calibre 7,65 mm chargées de façon consécutive ou qu'il a rechargé pendant la fusillade.
Lors de cette fusillade, la petite Zainab al-Hilli, grièvement blessée à la tête par le tueur, a perdu son père et sa mère, des Britanniques d'origine irakienne, et sa grand-mère maternelle de nationalité suédoise, abattus dans leur voiture sur un chemin forestier près de Chevaline. Un cycliste français, vraisemblablement victime collatérale du drame, a aussi été tué.
"Il faut la laisser tranquille"
"Il faut laisser cette petite fille tranquille. On ne peut pas tout attendre d'elle", a pour sa part déclaré le lieutenant colonel Vinnemann en charge de l'enquête. La petite Zainab était sortie dimanche du coma artificiel dans lequel elle avait été plongée à la suite de graves blessures à la tête, mais sa phase d'éveil s'était ensuite révélée délicate, douchant les espoirs d'une audition rapide.
Selon le procureur d'Annecy, revenu vendredi de Grande-Bretagne après une visite-éclair, les enquêteurs concentrent leurs efforts sur trois pistes : la piste familiale, la profession du père et l'Irak, pays d'origine des al-Hilli.