Bravant l'interdiction de se rassembler, des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Tunis pour la deuxième journée consécutive afin de demander la démission du gouvernement de transition mis en place après la chute du président Zine ben Ali le mois dernier. "Dégagez !", "Nous ne voulons pas des amis de Ben Ali !", scandaient les protestataires sous le regard des forces de l'ordre qui ne sont pas intervenues.
Samedi, 15.000 personnes avaient manifesté sur la principale artère de la capitale, l'avenue Bourguiba, pour dénoncer la mouvance islamiste et appeler à la tolérance religieuse, à la suite de l'assassinat d'un prêtre polonais par un groupe extrémiste. Plusieurs centaines d'autres manifestants avaient également réclamé le remplacement du gouvernement de transition. Le ministère de l'Intérieur a publié samedi soir un communiqué où il souligne que les manifestations restent illégales, en vertu des mesures d'exception prises depuis la révolution, et que les personnes qui se joindraient à de nouveaux mouvements de rue seraient poursuivies.