La municipalité de Tunis a rebaptisé jeudi la place du 7-Novembre, la plus importante de la capitale tunisienne, pour lui donner le nom de Mohamed Bouazizi, dont l'immolation par le feu a déclenché la "révolution du jasmin" qui a renversé le 14 janvier le président Zine ben Ali. Ce jeune chômeur diplômé, qui a tenté de se suicider le 17 décembre dans la bourgade de Sidi Bouzid, dans le Centre-Ouest, pour protester contre la confiscation de son étal de fruits et légumes, a succombé à ses brûlures le 4 janvier.
Mohamed Bouzizi, fils d'un ouvrier agricole, est devenu le symbole d'une jeunesse diplômée condamnée à trouver des "petits boulots" pour survivre dans un pays miné par la corruption et le népotisme. Il est devenu pour beaucoup de Tunisiens le symbole de la "révolution du jasmin" qui a fait florès en Egypte notamment.
Le 7 novembre 1987 marque la prise du pouvoir de Zine ben Ali, qui a déposé pour raisons médicales le président Habib Bourguiba, "père de la nation" tunisienne.