Cinq anciens dirigeants de la compagnie aérienne Tunisair, dont trois ex-PDG, ont été écroués à la suite d'une instruction judiciaire pour corruption et emplois fictifs, a-t-on appris mercredi de source officielle.
Un mandat de dépôt a été émis par le juge d'instruction contre les anciens PDG de Tunisair Tahar Haj Ali, Nabil Chettaoui et Rafaa Dkhil, dernier dirigeant de la compagnie sous Ben Ali et ex-ministre de la Communication. Deux autres responsables, dont l'ancien représentant de Tunisair en France Mohamed Lahbib Benslama, inculpé notamment pour emploi fictif au profit d'une nièce du président déchu Ben Ali, ont également été arrêtés. Un autre ancien PDG de Tunisair, Youssef Néji, a été remis en liberté à l'issue de plusieurs heures d'interrogatoire, a-t-on indiqué de même source judiciaire.
Ces arrestations sont les premières à intervenir dans le cadre des dossiers traités par la Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation sous le règne de Ben Ali. Cette commission, dirigée par le juriste défunt Abdelfattah Amor, avait remis son rapport en novembre au président par intérim Foued Mebazaa, qui avait ordonné la confiscation des biens de la famille élargie de l'ancien président et son épouse. Il avait également prôné la nécessité de "demander des comptes à tous ceux qui ont porté atteinte à la nation et pillé ses richesses". Sur 5.000 dossiers examinés, la commission en a transmis 320 au ministère public pour instructions judiciaires, selon son rapporteur.