Le président Zine el Abidine Ben Ali joue son va-tout pour éteindre le mouvement de colère qui embrase la Tunisie. Face à cette vague de contestation sans précédent depuis son arrivée au pouvoir il y a 23 ans, il a annoncé jeudi soir qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat en 2014.
Intervenant pour la troisième fois à la télévision depuis le début des troubles, le président Ben Ali a promis la liberté de la presse et la fin des mesures de blocage de sites internet. Face à la violence de ces derniers jours, il a également sommé les forces de l'ordre de ne plus faire usage d'armes à feu contre les manifestants.
S'attaquant aux racines de la contestation, le chef de l'Etat tunisien a également ordonné une baisse des prix du pain, du lait et du sucre.
"Je comprends les Tunisiens"
"Je comprends les Tunisiens, je comprends leurs demandes. Je suis triste de ce qui se passe aujourd'hui, après 50 années au service de ce pays, mon service militaire, tous les différents postes, 23 années de présidence", a déclaré Ben Ali, qui s'exprimait en arabe dialectal et non classique. Une première pour lui/
Cette allocution intervient alors que les troubles ne cessent de se propager en Tunisie. Des scènes de destructions et de pillages ont été observées jeudi soir dans la cité balnéaire d'Hammamet où une permanence du parti au pouvoir ont été détruits ainsi que des résidences cossues. Dans la ville côtière de Soliman, deux jeunes ont été tués lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.