Sa femme le savait "menacé". Et le leader de l'opposition laïque, tué mercredi à Tunis, Chokri Belaïd était lui aussi inquiet, racontait-il encore la veille de sa mort à la télévision tunisienne, car son parti a subi, selon lui, des actes de violence de la part du parti islamiste au pouvoir, Ennahda.
"Lors d'une réunion du parti démocrate, de jeunes islamistes sont entrés et ont commencé à frapper tout le monde. Nos militants se sont battus avec eux et les ont sortis de force. Vendredi dernier, lorsque notre parti a terminé son congrès, ces mêmes militants d'Ennahda ont encerclé la scène et ont séquestré nos dirigeants", affirmait mardi, Chokri Belaïd.
"Le lendemain, ils ont tenté d'incendier le siège de notre parti. Et Ennahda n'a pas condamné ces actes. Le chef du parti lui-même couvre ses milices en disant qu'elles n'ont rien fait de mal. C'est le parti Ennahda qui donne son feu vert pour exercer ces violences car il tente de masquer la crise qu'il a lui-même provoquée en augmentant les prix de première nécessité", assurait-il à la télévision.