Alors que le processus démocratique se poursuit en Tunisie, Fadela Amara est venue rappeler lundi le danger de la récupération islamiste du mouvement. "La période est extrêmement délicate, fragile. Le processus démocratique a été enclenché grâce à la jeunesse tunisienne, mais en même temps, rien n’est gagné", a jugé la nouvelle inspectrice générales des Affaires sociales sur Europe 1. "Ma grande peur, c’est que les groupuscules islamistes confisquent cette révolution qui doit amener la Tunisie à un état de droit et de démocratie."
Regardez l'interview de Fadela Amara :
Pour Fadela Amara, "ce qui va être remis en cause, c’est d’abord la laïcité, à laquelle je suis profondément attachée. La tentation obscurantiste existe. Attention à l’islamisation et l’instrumentalisation politique des discours pour que les mentalités régressent et non pas évoluent."
"Je demande une vraie vigilance"
Et à travers l’islamisme, c’est la position des femmes qui inquiètent désormais l’ex-secrétaire d’Etat à la Ville. "La femme tunisienne de la rue, comme l’intellectuelle ou la journaliste, a peur qu’on touche au code du statut personnel qu’a mis en place Bourguiba (dès 1957, ndlr)", a assuré Fadela Amara. "Dans certaines mosquées, il ya a des prêches extrêmement radicaux en direction des femmes. Les islamistes veulent remettre en cause ce qui est très avant-gardiste, dans le monde arabe, sur le statut des femmes."
Fadela Amara en appelle donc à la vigilance de la communauté internationale en général, et de la France en particulier. "Je demande une vraie vigilance, et que les pays attachés au progrès, à la liberté, à l’état de droit, puissent accompagner la Tunisie. Pour que les Tunisiens ne se voient pas confisquer leur révolution", a-t-elle déclaré. "Pour moi, la France est une vraie référence en termes de valeurs universalistes. J’espère que notre pays sera aux côtés de ce peuple aspirant à la liberté. Et je n’en doute pas un instant."