Les islamistes au pouvoir en Tunisie et l'opposition laïque se sont entendus sur le nom du prochain Premier ministre, a annoncé Hussein Abassi, secrétaire général du puissant syndicat UGTT qui assurait la médiation entre les deux parties.
En vertu d'un précédent accord déjà conclu sous l'égide de l'UGTT, les islamistes d'Ennahda avaient accepté de quitter le pouvoir après la désignation du chef du nouveau gouvernement, l'achèvement de la rédaction d'une nouvelle Constitution et le choix d'une date pour les prochaines élections.
"Il y a un accord qui sera présenté demain", a déclaré à la presse Hussein Abassi, au terme de deux journées de négociations entre islamistes modérés d'Ennahda et laïques du parti Nidaa Tounès, principale formation de l'opposition.
Après plusieurs semaines de discussions infructueuses, le dialogue national entamé pour sortir la Tunisie de l'impasse politique avait été suspendu le 4 novembre faute d'accord sur le nom du futur Premier ministre.
L'UGTT a ensuite fixé au 14 décembre la date limite des discussions sur le nom d'un Premier ministre en vue de la formation d'un gouvernement intérimaire apolitique chargés d'expédier les affaires courantes jusqu'à de nouvelles élections, début 2014.
On ignore l'identité du lauréat, mais les noms d'anciens ministres des Finances et d'ex-gouverneurs de la Banque centrale ont été avancés. Les tensions entre islamistes et laïques, exacerbées cette année par les assassinats de deux figures influentes de l'opposition, menaçaient de faire échouer la transition démocratique, près de trois ans après la chute du président Zineben Ali.
En février, le meurtre de l'opposant Chokri Belaïd avait donné lieu à de grandes manifestations à Tunis et à une crise gouvernementale. Celui de Mohamed Brahmi, fondateur du Mouvement du peuple (Echaâb) et élu de l'Assemblée nationale constituante (ANC), en juillet, a encore accentué les antagonismes.