Pour les proches de Chrokri Belaïd, l’opposant politique tunisien abattu mercredi à Tunis, il n’y a aucun doute : cet assassinat porte la marque d’Ennahda, le parti islamiste au pouvoir. "C’est un membre d’Ennahda qui a demandé sa tête", a noté la veuve de Chokri Belaid, Basma Khalfaou, sur Europe 1.
"C’est une période infernale"
Et elle n’est pas la seule Tunisienne a estimé que c’est la signature du parti islamiste qui se cache derrière cet assassinat. Mercredi, des Tunisiens ont manifesté à Paris pour exprimer leur colère contre ce gouvernement qui tente "de faire de la Tunisie l’Iran", a estimé une jeune femme. "Je ne reconnais pas la Tunisie, ce n’est pas notre pays, pas du tout", a-t-elle ajouté.
"On n’a pas fait la révolution pour vivre des situations aussi dangereuses", a poursuivi une autre manifestante. "Il y a deux semaines j’étais en Tunisie et j’ai remarqué que tout le monde était sur les nerfs. Ils avaient peur, c’est une période infernale", a-t-elle conclu.
"Nous avons des militants qui ont été agressés"
De son côté, Ennahda se défend d’attiser les violences politiques. "Nous aussi nous sommes les victimes de cette violence", a estimé l’un des responsables du parti, interrogé par Europe 1. "Nous avons des militants qui ont été agressés", a-t-il poursuivi, refusant de commenter les accusations portées par la veuve de Chokri Belaid et les Tunisiens en colère.