L'opposition tunisienne laïque a fait vendredi du départ du pouvoir des islamistes d'Ennahda un préalable à sa participation à des pourparlers politiques et appelé à une grande manifestation, samedi, devant l'Assemblée nationale constituante (ANC).
Pour les opposants, l'accord de principe annoncé jeudi par Ennahda sur l'ouverture rapide de discussions sous l'égide de la puissante centrale syndicale UGTT n'est qu'une manoeuvre dilatoire du gouvernement visant à gagner du temps. Le plan de l'UGTT prévoit la formation d'un cabinet de transition en vue de nouvelles élections.
"Toute négociation sans dissolution immédiate du gouvernement serait une perte de temps", a souligné Taïeb Baccouche, secrétaire général de Nida Tounès, principale formation de l'opposition, à l'issue d'une entrevue avec son homologue de l'UGTT, Houcine Abassi. De son côté, Samir Bettaïb, l'un des dirigeants du Front du salut, qui regroupe plusieurs groupes d'opposition, a déclaré: "Ennahda poursuit ses manoeuvres (...) la seule initiative que nous accepterions, ce serait l'annonce de la dissolution immédiate du gouvernement".
Houcine Abassi, fort du rôle pivot que lui confère son million d'adhérents pour amener les deux parties à s'entendre sur un compromis, devait revoir le président d'Ennahda, Rached Ghannouchi, dans le courant de la journée de vendredi.