L'info. Une figure de l'opposition tunisienne, Chokri Belaïd, a été tuée par balles mercredi à Tunis et ses proches ont accusé les islamistes au pouvoir du crime.
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Le désespoir d'une épouse. "J’ai vu son sang qui coule, j’ai vu son petit sourire", a confié sur Europe 1 son épouse, Basma Belaïd, en larmes. "Ils veulent tuer la démocratie. On reçoit tous les jours, sans cesse, depuis longtemps des menaces. Donc, quand il bouge, on essaie qu’il y ait au moins une personne avec lui", a-t-elle confié. Une précaution insuffisante. "J'accuse directement, clairement, l'équipe qui gouverne. Tout le pays le sait. On avait alerté à plusieurs reprises le ministre de l'Intérieur. Quelques mosquées demandaient clairement sa mort", ajoute la femme de Chokri Belaïd.
Il n'a pas tout vu, mais il a tout entendu. Morad, un voisin de Chokri Belaïd, s'est aussi confié au micro d'Europe 1. "On a entendu cinq détonations", se rappelle-t-il. "Ils ont attendu qu'il soit monté dans sa voiture et ils ont tiré à travers les vitres", témoigne-t-il. "Je l'ai vu dans sa voiture, adossé à son siège avec du sang sur ses habits", ajoute ce voisin qui savait que Chokri Belaïd se sentait menacé. "Il y a trois ou quatre mois, il était accompagné d'un garde du corps parce qu'il avait reçu des menaces. Elles n'étaient pas signées, mais des connotations indiquent qu'il s'agit d'islamistes radicaux", se souvient encore Morad.
"Je n'ai pas vu de tireur, mais le gardien de l'immeuble oui. Il parle de deux personnes. En s'enfuyant, ils ont encore tiré un coup de feu. L'un d'eux avait une casquette pour cacher son visage, je suis encore choqué", conclut cet homme "consterné". "Avec autant de violences politiques, je ne sais pas quels lendemains s'ouvrent pour la Tunisie".