Les débats à la Constituante tunisienne dimanche sur la Constitution ont été interrompus après une heure, un élu de gauche ayant assuré avoir reçu des menaces de mort après qu'un député du parti islamiste Ennahda l'a qualifié "d'ennemi de l'islam".
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"Combien faut-il encore de sang pour comprendre qu'on est unis (dans l'islam). Je te dis que je suis musulman, que mon père, ma mère, mon grand-père et mon peuple sont musulmans", a lancé Mongi Rahoui, de la coalition de gauche Front populaire, à l'adresse du député islamiste Habib Ellouze. "Ce qui a été dit hier (samedi) par ce cheikh, comme quoi (...) j'étais l'ennemi de l'islam, a conduit à des menaces de morts contre moi", a-t-il dit.
Pour apaiser les débats, l'opposition laïque tunisienne a obtenu dimanche le vote d'un amendement au projet de Constitution interdisant "les accusations d'apostasie". L'amendement en question, adopté par 131 voix sur 182 votants vers 20H00 GMT (21H00 locale), "prohibe les accusations d'apostasie et l'incitation à la violence". Il avait été présenté une première fois samedi mais rejeté.