L'INFO. Pour ses défenseurs, il était le premier prisonnier d'opinion d'après la révolution. Le Tunisien Jabeur Mejri, emprisonné en 2012 pour des dessins et des écrits jugés blasphématoire, a été libéré mardi. Le jeune homme de 29 ans, condamné à sept ans et demi de prison, a bénéficié d'une grâce présidentielle.
Des textes et des dessins sur Internet. Avec l'un de ses amis, Ghazi Beji, condamné à la même peine que lui et qui a fui en France, Jabeur Mejri avait été jugé pour avoir diffusé sur Internet des textes et des dessins considérés comme insultants pour l'islam et le prophète Mohamed. Le code pénal ne réprimant pas le blasphème, ils ont été condamnés notamment pour trouble à l'ordre public et atteinte à la morale.
Un ultime imbroglio. Le 19 février, la présidence avait annoncé la grâce du jeune homme. Mais il avait été maintenu en détention en raison d'une mesure de détention provisoire surprise prononcée dans une mystérieuse affaire de détournements de fonds. Son avocat a fait appel de ce placement en détention et la justice lui a finalement donné raison.
Une réhabilitation ? Le comité de soutien du jeune homme a salué sa salué sa libération mardi. Tout en insistant sur la nécessité de le réhabiliter et en s'inquiétant de l'affaire de détournement qui vise toujours Jabeur Mejri. "Renouant avec la tradition tunisienne des procès d'opinion de l'ère Ben Ali, un motif de droit commun (est) donc invoqué pour justifier le maintien en détention d'un prisonnier d'opinion", souligne-t-il.
L'AFFAIRE - Sept ans et demi de prison pour des caricatures
L'ACTU - La nouvelle Constitution tunisienne adoptée
CITOYENS ENGAGES - Al Bawsala, l'ONG qui veille sur la Constitution