Des heurts. La journée a aussi été marquée par de nouveaux heurts entre quelques centaines de manifestants et policiers à Tunis, à Gafsa (centre), à Siliana (nord-est) et à Sfax (est). Ces violences ont cependant été moins graves que mercredi, quand un policier avait été tué dans les affrontements ayant impliqué jusqu'à 4.000 manifestants à Tunis.
>>> A lire : Après l'assassinat, Sarah a "la rage"
Une grève générale vendredi. Mais les tensions restent vives avant les funérailles vendredi de l'opposant Chokri Belaïd dans le sud de la capitale, d'autant que la très puissante centrale syndicale UGTT (500.000 membres) a appelé à une grève générale. La présidence et le ministère de l'Intérieur ont appelé les Tunisiens à manifester dans le calme vendredi.
Ennahda refuse l'offre politique. Le chef du groupe parlementaire islamiste Ennahda a annoncé jeudi à la télévision nationale rejeter l'annonce de la formation d'un gouvernement de technocrates apolitiques formulée la veille par le Premier ministre du même camp, Hamadi Jebali. Mais l'imbroglio reste entier autour de la formation d'un nouveau cabinet. Le Premier ministre ne s'est pas exprimé de la journée jeudi, et la présidence a reconnu n'avoir reçu aucune nouvelle après l'annonce de mercredi.
"Le président n'a pas reçu de démission du Premier ministre, ni les détails d'un cabinet restreint de technocrates", a indiqué le porte-parole de la présidence, Adnene Manser. "Tout changement au pouvoir doit se passer dans le cadre de la légalité représentée par l'Assemblée nationale constituante" (ANC), a-t-il rappelé.
Car tout nouveau gouvernement doit être approuvé par l'ANC, dont Ennahda contrôle 89 des 217 sièges. Les islamistes sont alliés à deux partis de centre-gauche, dont le Congrès pour la République du président, Moncef Marzouki.
>>> A lire : Ils accusent tous Ennahda
Des perturbations en Tunisie. Le ministère tunisien de l'Enseignement supérieur a parallèlement décidé la fermeture des universités de vendredi à lundi. Les avocats et magistrats se sont mis en grève dès jeudi
Les écoles françaises fermées. Face aux risques d'instabilité, l'ambassade de France a appelé ses 25.000 ressortissants en Tunisie à la prudence et a annoncé la fermeture des écoles françaises (plus de 7.000 élèves) vendredi et samedi.
Une protection renforcée. Signe des craintes que la situation ne dégénère encore plus, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH) a demandé jeudi aux autorités de protéger les personnalités politiques menacées. L'UGTT a d'ailleurs annoncé que son secrétaire général, Houcine Abbasi, avait reçu jeudi une menace de mort anonyme par téléphone dans la journée.