Le Conseil d'Etat turc a rejeté une disposition gouvernementale contraignant les policiers à informer leurs supérieurs de leurs enquêtes, a annoncé vendredi un représentant du ministère de la Justice.Il s'agit d'un revers de taille pour le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui fait face à un vaste scandale de corruption. Dans le cadre d'une enquête menée en secret depuis plusieurs mois, la police a procédé le 17 décembre à l'arrestation de dizaines de personnes, parmi lesquelles figurent les fils de trois ministres et du directeur de la banque Halkbank, qui dépend des pouvoirs publics.
Le sandale d'une ampleur sans précédent depuis l'arrivée d'Erdogan aux affaires a donné lieu mercredi à un important remaniement ministériel et alimente la rumeur d'élections anticipées en 2014. Le gouvernement, qui nie toute malversation, parle d'un complot orchestré de l'étranger. Plusieurs dizaines de responsables de la police ont été limogés et une disposition imposant aux membres des forces de l'ordre d'informer leurs supérieurs de l'état de leur enquête sur cette affaire a donc été adoptée le 21 décembre, puis rejetée vendredi par le Conseil d'Etat.