De nouvelles violences ont éclaté dans la nuit de dimanche à lundi en Turquie entre policiers et manifestants, dont certains ont incendié des bureaux du Parti pour la justice et le développement (AKP), au pouvoir.
A Izmir, dans l'ouest du pays, des manifestants ont lancé des cocktails molotov sur la permanence de l'AKP. Le bâtiment a été partiellement détruit, avant que l'incendie ne soit éteint, rapporte l'agence de presse Dogan. De violents affrontements ont également éclaté à Istanbul, où les protestataires ont érigé des barricades avec du mobilier urbain et des pavés. Toutes les rues menant au bureau du Premier ministre avaient été bouclées et la police a tiré des grenades lacrymogènes pour repousser les manifestants. Aucun bilan n'a été communiqué, mais du personnel médical a soigné des blessés dans une mosquée voisine.
Selon l'agence officielle Anatolie, environ 200 personnes ont été interpellées dimanche soir et amenées à bord d'autocars de la police à la direction de sûreté.
Les organisations de défense des droits de l'Homme turques et étrangères ont dénoncé la violence de la répression, faisant état de plus de mille blessés. Amnesty International a même évoqué la mort de deux personnes. Ces chiffres n'ont pas été confirmés de source officielle. Le ministre de l'Intérieur Muammer Güler n'a fait état que de 58 civils et 115 policiers blessés pendant les 235 manifestations recensées depuis mardi dernier dans 67 villes du pays. Selon M. Güler, la police a interpellé plus de 1.700 manifestants, pour la plupart rapidement relâchés.