Typhon aux Philippines : des dons "insuffisants"

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et Eve Roger , modifié à
SOLIDARITÉ - Les ONG évoquent une forte mobilisation des donateurs mais ce n’est pas suffisant.

"Nous en sommes à 400.000 euros pour le moment. C’est très bien". Bruno David, responsable des ressources pour l’ONG Action contre la faim, se félicite de la réactivité des donateurs après la catastrophe aux Philippines "C’est à peu près le même niveau de dons qu’au moment du séisme en Haïti", précise-t-il, ajoutant qu’il ne faut pas pour autant baisser les bras. En 2010, au moment du séisme en Haïti, l’ONG avait récolté, au total, 6 millions d’euros en dons. "Nous espérons vraiment qu’ils atteindront le même montant pour cette catastrophe", confie le responsable des ressources.

Du côté du Secours populaire, "la mobilisation est très importante" aussi, indique-t-on, même si le décompte exact des dons n’a pas encore été fait. A la Croix rouge française, 500.000 euros ont été récoltés le week-end dernier. "C'est beaucoup, mais ça reste faible par rapport à la mobilisation qu'il y avait eu pour Haïti ou même après le tsunami", indique-t-on. Alors toutes les ONG s'accordent à dire qu'il ne faut pas relâcher les efforts.

"Les Philippines, c'est loin". Pour Stéphanie Rivoal, présidente d'Action contre la faim, si les dons sont globalement moins importants pour les Philippines qu'ils ne l'étaient après le tsunami, c'est en partie "parce que ce pays n'a pas d'histoire particulière avec la France". Selon elle, le tsunami avait davantage mobilisé car il a touché "des lieux que les Français connaissent, des lieux où ils vont en vacances", précise la présidente de l'ONG à Europe 1.

Le silence radio du gouvernement français. Si les Français se mobilisent, les ONG s’interrogent sur le manque de réaction, notamment, de la part du gouvernement français. "A part Bertrand Delanoë qui a promis 100.000 euros, la France n’a annoncé aucune aide pour le moment, note Bruno David, on ne comprend pas pourquoi".

La sécurité civile française a, tout de même, envoyé dimanche soir 10 tonnes de matériel aux Philippines (tentes, bâches etc.) et deux pompiers (un officier et un volontaire) pour une mission d'évaluation. Par ailleurs, l'Union européenne a débloqué mardi une nouvelle aide d'urgence de 10 millions d'euros, à laquelle la France participe, pour lancer la reconstruction des régions dévastées.

"C’est loin d’être satisfaisant". Mardi, le montant des aides débloquées par l’ensemble de la communauté internationale s’élevait à environ 35 millions de dollars, soit 26 millions d’euros. "C’est très loin d’être suffisant", estime Bruno David. Le responsable à Action contre la faim craint que "comme pour le tsunami en 2004, les Etats tardent à réagir". Les ONG continuent donc à lancer des appels aux dons mais aussi aux gouvernements pour que des enveloppes soient débloquées.

A qui donner ? Mais les associations sont très nombreuses associations à solliciter des contributions : Action contre la faim, le Secours populaire français, la Croix-Rouge française ou encore Médecins du monde. Difficile de  savoir à qui attribuer son don. "L’essentiel est d’envoyer de l’argent à des associations qui ont des équipes sur place", indique Bruno David. "Et il faut surtout éviter toute initiative personnelle", ajoute-t-il.

Le responsable se souvient notamment de containers de vêtements envoyés en Asie en 2004, au moment du tsunami. "Il s’agissait d’initiatives personnelles et il n’y avait personne sur place pour les réceptionner", précise-t-il. Plusieurs containers ont ainsi été perdus, avec toutes les denrées qu’ils contenaient.

>> Si vous souhaitez faire un don, voici les sites internet des principales ONG :

Médecins sans frontières : ici

Action contre la faim : ici

La Croix rouge française : ici

Le Secours populaire : ici

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