Le ministre britannique des Finances, George Osborne, s'est montré inflexible mardi en réaffirmant son opposition à une taxe sur les transactions financières au seul niveau européen qui serait à ses yeux préjudiciable au secteur financier du Vieux continent.
"Si nous parvenons à instaurer une telle taxe au niveau mondial, j'y serais favorable", a déclaré M. Osborne au cours d'une réunion avec ses homologues de l'Union européenne retransmise en direct sur le canal de télévision des institutions européennes. Mais ce projet appliqué seulement en Europe réduirait le Produit intérieur brut de 3,5% sur ce continent, coûterait des emplois et entraînerait une délocalisation de 17 à 19% du secteur financier européen, a-t-il affirmé.
La Grande-Bretagne fait partie des pays les plus opposés à la création d'un taxe sur les transactions financières en Europe, promue en revanche par l'Allemagne et la France. Londres craint que la place financière de Londres, la City, ne soit victime d'une fuite des capitaux vers des cieux fiscaux plus cléments, en Asie ou aux Etats-Unis.
Autre argument avancé: cette taxe ne sera pas supportée dans les faits par les banques mais par les investisseurs. "Il faut être réaliste et expliquer qu'aucun banquier dans le monde ne va payer cette taxe, ce sont les retraités, les contribuables" qui vont être taxés, a assuré le ministre. "Disons clairement qui va payer cette taxe", a-t-il affirmé devant ses homologues.