L’INFO. Voilà qui fait tâche dans l’univers feutré de la diplomatie. Le département d'Etat américain est éclaboussé par des affaires présumées de prostitution et de trafic de drogue mettant en cause des agents de la sûreté diplomatique qui étaient, à l’époque des faits, sous l’autorité d’Hillary Clinton.
Les accusations de CBS. La chaîne s'appuie sur un rapport au vitriol rédigé fin 2012 par l'inspection générale du ministère des Affaires étrangères et mettant au jour des actes présumés criminels ou délictuels commis par des fonctionnaires. Ils auraient été de surcroît couverts par leur hiérarchie et la sûreté diplomatique du ministère.
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Un service prestigieux à l’image ternie. La sûreté diplomatique du ministère est un corps d'élite qui assure la sécurité du secrétaire d'Etat – l’équivalent de notre ministère des Affaires étrangères - et des 70.000 employés du premier réseau diplomatique mondial. L’image de ce service prestigieux a déjà été ternie par l'affaire Benghazi. Il avait été épinglé pour ses ratés en matière de sécurité du consulat en Libye, attaqué le 11 septembre 2012 par des islamistes qui avaient tué quatre Américains, dont l'ambassadeur.
Des prostituées pendant un voyage officiel. Cette fois, des agents de la sûreté diplomatique protégeant Hillary Clinton à la tête du département d'Etat de 2009 à 2013 sont accusés d'avoir "engagé des prostituées durant des voyages officiels à l'étranger". Le mémorandum de l'inspection générale, cité par CBS, dénonce même une "pratique endémique".
L’ambassadeur des Etats-Unis en Belgique nie. Une autre possible affaire de prostitution vise l'ambassadeur des Etats-Unis en Belgique. Mais bien que CBS se soit bornée à évoquer "un ambassadeur soupçonné d'être client de prostituées dans un jardin public", l'ambassadeur Howard Gutman niait avoir jamais sollicité de prostituées à Bruxelles, où il est depuis août 2009. "Je vis dans un magnifique parc à Bruxelles que l'on doit traverser pour se rendre à plusieurs endroits (de la ville) et je n'ai jamais eu de comportement indécent", s'est défendu le diplomate.
La télévision américaine affirme en revanche qu'on aurait demandé à des fonctionnaires du département d'Etat d'arrêter en 2012 d'enquêter en interne sur les agissements de l'ambassadeur. Howard Gutman aurait rencontré à Washington le sous-secrétaire d'Etat Patrick Kennedy, qui l'aurait renvoyé à Bruxelles sans l'inquiéter.
Un réseau de trafic de drogue. Le rapport de l'inspection générale dénonce également un "réseau clandestin de trafic de drogue" autour de l'ambassade à Bagdad, destiné à fournir des produits stupéfiants à des employés contractuels travaillant pour la sûreté diplomatique.
Des « accusations sans preuve ». "Nous prenons très au sérieux les allégations de mauvaise conduite. Toutes les affaires mentionnées dans le reportage de CBS ont fait ou font l'objet d'une enquête minutieuse", a répondu la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki, tout en pointant un certain nombre "d'accusations sans preuve". Mais cela n'a pas suffit au président républicain de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Ed Royce. Il a écrit au secrétaire d'Etat John Kerry pour "exiger une explication sur ces allégations de mauvaise conduite au sein du département d'Etat et d'ingérence de hauts responsables ministériels dans les enquêtes".