Ça gronde place de l'Indépendance. "Les gens en ont marre de rester sans rien faire à écouter des discours". Au micro de l’envoyé spécial d’Europe 1 à Kiev, Oleg ne cache pas sa colère. "En deux mois, rien n'a bougé, mais depuis quelques jours, depuis que certains ont choisi d'agir, on sent que les choses peuvent enfin changer", raconte ce manifestant pro-européen. "Il y a des gens qui sont morts et d'autres qui sont en prison. La position modérée de Klitschko s'éloigne de plus en plus de nos attentes", ajoute-t-il.
La veille, les négociations entre l'opposition et le président Ianoukovitch ont échoué. Le chef de l'Etat, cible de la contestation depuis sa décision de renoncer à un partenariat commercial avec l'Union européenne en novembre, a reçu jeudi soir l'ancien boxeur Vitali Klitschko, l'ancien ministre de l'Economie Arseni Iatseniouk et le leader nationaliste Oleh Tiahnibok.
"On aimerait le voir un peu plus avec nous". Cette deuxième rencontre entre le pouvoir et les opposants s'est soldée par un échec comme l'a relaté Klitschko devant les manifestants qui continuent d'occuper la place de l'Indépendance dans le centre de Kiev. Les leaders de la contestation ont appelé les manifestants à se mobiliser sans effusion de sang. Un appel reçu par des opposants déçus, qui plaçaient tous les leurs espoirs sur le boxeur Vitali Klitschko.
"On aimerait le voir un peu plus avec nous, près des barricades", confie Oreste. La vieille, un manifestant a tendu un pavé à Vitali Klitschko. Mais ce dernier l’a ignoré et a préféré remonter dans son 4X4 de luxe. "On sent qu'il y a des désaccords entre les trois responsables de l'opposition", poursuit Oreste, qui regrette que "personne ne prenne un vrai leadership et ça ne nous aide pas".
La menace de sanctions des partenaires. Les Etats-Unis envisagent des sanctions contre Kiev en réponse à la répression des manifestations, a déclaré la Maison-Blanche. Le vice-président Joe Biden, pour sa part, a eu un entretien téléphonique avec Ianoukovitch et l'a averti que si les autorités ne calmaient pas la situation, cela aurait des "conséquences".
La chancelière allemande Angela Merkel a fait part de son "indignation" face à la répression menée par le pouvoir ukrainien tout en estimant que l'Union européenne aurait tort de répondre par des sanctions contre Kiev.
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