Affrontements. Difficile d’établir un bilan précis des heurts qui agitent les rues de Kiev tant l’opposition et le pouvoir en place divergent dans leurs versions. Le parti nationaliste d’opposition Svoboda fait état de cinq morts sur la semaine, contre deux selon le gouvernement. Une chose est sûre en tout cas, un sixième décès s’est ajouté à la liste, celui de Roman Senyk, 45 ans, mort des suites de ses blessures aux poumons à l’hôpital de Kiev.
Négociations difficiles. Ce décès intervient alors même que les leaders de l’opposition avaient rencontré le président Ianoukovitch jeudi 23 janvier. L’une des figures de ce mouvement contestataire très éclaté, Arseni Iatseniouk, avait alors déclaré qu’il existait "de fortes chances de mettre fin au bain de sang". Le premier ministre ukrainien Nikolaï Azarov, présent au forum économique de Davos (Suisse), avait également confié au journal russe Ria Novosti qu’il envisageait de "recourir à une médiation internationale" pour résoudre le conflit. La secrétaire d'Etat adjointe aux affaires européennes Victoria Nuland avait d'ailleurs affirmé qu'en cas de dispersion des manifestants, Washington "prendrait des sanctions non seulement contre les hauts fonctionnaires, mais aussi contre tous ceux qui ont soutenu le régime". Les Etats-Unis ont déjà annulé des visas à des responsables impliqués dans les violences. Malgré un contrôle accru des opposants qui ont récemment reçu un texto inquiétant de la part du gouvernement, le pouvoir semble donc vouloir apaiser la situation. Ou gagner du temps, c'est selon.