Moscou prône le dialogue. Au lendemain du référendum victorieux des pro-russes, Moscou a annoncé lundi qu'elle "respectait" l'expression de la volonté des Ukrainiens de l'Est, et comptait désormais sur un "dialogue" entre les régions séparatistes et Kiev. "Nous respectons à Moscou l'expression de la volonté des populations des régions de Donetsk et Lougansk et partons du principe que la mise en oeuvre pratique du résultat des référendums se fera de manière civilisée, sans aucune récidive de violence, par le dialogue entre les représentants de Kiev, Donetsk et Lougansk", a déclaré le Kremlin dans un communiqué.
Les séparatistes à la table des négociations. Un dialogue qui ne peut avoir lieu qu'avec les séparatistes, a prévenu le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. "Se réunir de nouveau dans un format quadripartite (Russie-Ukraine-UE-USA, NDLR) n'a pas vraiment de sens. Rien ne fonctionnera si les opposants au régime ne sont pas inclus dans un dialogue direct sur une sortie de crise", a précisé M. Lavrov.
Moscou souligne une "participation élevée". Tous les efforts de médiation sont les bienvenus pour mettre en oeuvre un tel dialogue, y compris par la voie de l'OSCE", l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, a ajouté la présidence russe. Le Kremlin a par ailleurs souligné la "participation élevée, malgré les tentatives d'empêcher le vote" aux référendums de dimanche, dénoncés par Kiev et les Occidentaux. "Nous condamnons l'emploi de la force qui a eu lieu, y compris le recours à des armes lourdes contre des citoyens pacifiques, qui a fait des victimes", a encore déclaré le Kremlin.
Le référendum. Selon les autorités pro-russes locales, le "oui" l'a emporté à 89% dans l'"oblast" de Donetsk, où les séparatistes ont proclamé début avril une "république populaire de Donetsk". Les électeurs devaient répondre à la question : "Soutenez-vous la proclamation d'autodétermination de la République populaire de Donetsk ?" Selon l'agence Ria, le "oui" l'a emporté avec 96,2 %des voix dans la région de Louhansk, dans l'est de l'Ukraine. L'agence ajoute que les autorités locales demanderont aux Nations unies de reconnaître leur indépendance.
Une "farce". De son côté, le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a qualifié le référendum de "farce de propagande sans effets juridiques". "Les autorités de Kiev "vont poursuivre le dialogue avec ceux qui en Ukraine de l'Est n'ont pas de sang sur les mains et sont prêts à défendre leurs objectifs de manière légale" a-t-il précisé. Kiev et les Occidentaux redoutent un scénario similaire à celui qui a abouti en mars au rattachement de la Crimée à la Russie, plongeant l'Occident et la Russie dans leur pire crise depuis la fin de la Guerre froide.
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