LE RÉSUMÉ. Le Maïdan, la place de l’Indépendance de Kiev, épicentre de la contestation contre le pouvoir, ressemble à un théâtre de guerre. La journée de jeudi a été marquée par un déchaînement de violences, avec au moins 60 morts dans les rangs des manifestants. Sur le plan diplomatique, Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, s’est rendu à Kiev avec ses homologues allemand et polonais. L’Union européenne, elle, a décidé de sanctionner les responsables des violences. Si vous avez raté un épisode, Europe1.fr vous résume ce qu’il faut retenir de cette journée.
La charge des manifestants. Après une nuit de trêve, au lendemain d’affrontements déjà meurtriers, des centaines de manifestants chargent les forces antiémeutes vers 8 heures du matin (heure locale). Peu à peu, les policiers perdent du terrain. Ils tirent sur les manifestants à balles réelles, un hôtel de la place est utilisé comme hôpital de fortune par les protestataires.
Fabius se rend chez Ianoukovitch. En fin de matinée, Laurent Fabius et ses homologues allemand et polonais, arrivent au siège de la présidence ukrainienne. Ils viennent de s’entretenir avec les leaders de l’opposition et doivent désormais discuter avec Viktor Ianoukovitch, le président ukrainien. Mais les ministres ressortent aussitôt du bâtiment : des tirs sont en effet entendus aux abords du palais. Peu après, les ministres y retournent. La réunion peut commencer.
#Ukraine : @LaurentFabius entre et sort à pied du siège présidentiel entouré d'un cordon de sécurité (photo @walidb) pic.twitter.com/7lRaXAQjiu— Europe 1 (@Europe1) February 20, 2014
Des tirs à balles réelles. Sur la place de l’Indépendance, les tirs se font à balles réelles et le bilan s’alourdit. La police appelle les habitants de Kiev à ne pas se rendre dans le centre-ville, théâtre de scènes de guérilla urbaine. Le maire de la capitale claque la porte du Parti des régions, celui du président, se déclarant "prêt à tout faire pour arrêter la lutte fratricide et le bain de sang dans le cœur de l’Ukraine".
Plus de 60 morts en une journée. En début d’après-midi, le ministère de l’Intérieur explique dans un communiqué que les policiers ont utilisé des armes à feu en état de "légitime défense". Sur la place, la situation semble se calmer un peu. Et les services médicaux de l’opposition livrent un bilan : plus de 60 manifestants ont été tués par balles pour la seule journée de jeudi.
Des sanctions de l’UE. Sur le plan diplomatique, les choses s’accélèrent en l’espace de deux heures. Le Kremlin annonce que Vladimir Poutine va envoyer en Ukraine un représentant pour participer à une médiation, à la demande de Viktor Ianoukovitch. Les trois ministres européens, eux, négocient une "feuille de route" avec le président ukrainien et décident de rester à Kiev jusqu’à vendredi. Puis le couperet tombe : les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se sont mis d’accord sur des sanctions ciblées comprenant des interdictions de visas et des gels d’avoirs. Leurs cibles ? Ceux dont les mains "sont tachées de sang". Jeudi soir, les trois ministres européens négocient toujours avec le président ukrainien. Sans résultat jusqu’à présent.
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INFOGRAPHIE - Maïdan, place rouge de sang