L'info. Des élections uniquement reconnues par la Russie, aux allures de défi pour Kiev et les Occidentaux. Les régions séparatistes de l'est de l'Ukraine votaient dimanche pour élire leurs présidents et leurs Parlements. Un scrutin susceptible de remettre en cause le fragile processus de paix, arraché après la signature d'un cessez-le-feu le 5 septembre.
Une élection remportée sans surprise par un dirigeant rebelle. Le "Premier ministre" de la république autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, a été élu "président" dimanche avec 81,37% des voix. Son parti a obtenu plus de 65% aux élections législatives. A Lougansk, autre place forte des séparatistes, l'ex-militaire de 50 ans Igor Plotnitski, très attaché au passé soviétique, devrait également être confirmé dans ses fonctions
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Un vote qualifié de "farce" par Kiev. Ces élections dans les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, que Moscou a promis de reconnaître, risquent de sceller la perte de contrôle par Kiev des territoires rebelles. Après l'annexion en mars de la Crimée par la Russie, un conflit de six mois entre rebelles et forces ukrainiennes avait provoqué la mort de plus de 4.000 personnes.
Le président pro-occidental Petro Porochenko, élu en mai après la contestation du Maïdan à Kiev ayant entraîné la chute du régime prorusse, a qualifié ces scrutins de "farce menée sous la menace des chars".
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L'Ukraine dénonce un déploiement de troupes russes. En pleine élection, un porte-parole militaire ukrainien a dénoncé un déploiement "intense d'équipements et de troupes" en provenance de Russie. Des images et vidéos diffusées par des médias ukrainiens présentaient plusieurs dizaines de camions militaires, sans plaques d'immatriculation, décrits comme une "colonne russe dans les rues de Donetsk". Des journalistes de l'AFP ont observé dimanche une vingtaine de camions militaires, dont plusieurs transportant des mitrailleuses antiaériennes allant vers l'aéroport de Donetsk, épicentre des combats ces derniers mois.
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Une "'question de guerre ou de paix". A Moscou, un haut responsable pro-Kremlin a estimé dimanche que Kiev était "obligé de reconnaître" ces élections. "C'est une question de guerre ou de paix", a déclaré le vice-président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, cité par l'agence de presse russe TASS.
"Nouvel obstacle" à la paix. Les Occidentaux ont d'ores et déjà fustigé ce scrutin, qui va compliquer les efforts de la paix dans la crise ukrainienne, ayant entraîné la pire dégradation des relations avec la Russie depuis la fin de la guerre froide. Peu après l'annonce des résultats, l'Union européenne a d'ailleurs qualifié le vote rebelle de "nouvel obstacle" à la paix.
Un cessez-le-feu très fragile. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, à l'instar de Bruxelles, a de son côté estimé que ce scrutin allait "sérieusement ébranler les accords de Minsk" signés le 5 septembre entre Kiev, les rebelles, Moscou et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Sur le terrain, le cessez-le-feu qui en découle semble être de plus en plus fragilisé. Au cours de ces dix derniers jours, la reprise des combats dans plusieurs zones a fait plus de 300 morts, selon un bilan établi par l'ONU.
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