Les trois infos à retenir
- L'armée ukrainienne a lancé vendredi une opération militaire à Slaviansk, dans l'est de l'Ukraine. Deux militaires ukrainiens ont été tués, ainsi que trois rebelles pro-russes et deux civils.
- Moscou demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité.
- A Odessa, port de la mer Noire, 31 personnes sont mortes dans un incendie.
Les événements de vendredi
Affrontements à Odessa. A Odessa, port ukrainien de la mer Noire, des affrontements ont opposé des partisans de l'unité de l'Ukraine et des pro-russes armés de matraques, qui les ont agressés. Le bâtiment des syndicats a été incendié et au moins 31 personnes sont mortes, asphyxiés ou en se jetant par les fenêtres.
Aftermath outside trade union building in #odessa: pic.twitter.com/OpbCqyWjOt— Howard Amos (@howardamos) 2 Mai 2014
Plusieurs morts à Slaviansk. L'armée ukrainienne a lancé vendredi une opération militaire à Slaviansk, tenue depuis mi-avril par les séparatistes pro-russes. Les autorités ukrainiennes exigent des "terroristes" qu'ils "libèrent les otages, déposent leurs armes et quittent les bâtiments", a écrit sur sa page Facebook le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov. Deux militaires ukrainiens ont été tués à Slaviansk, ainsi que trois rebelles pro-russes et deux civils. Deux hélicoptères MI-24 ont aussi été abattus avec des lance-roquettes portables.
Une ville sous tension. Les habitants de Slaviansk ont été réveillés par les cloches de l'Eglise du Saint-Esprit, qui ont sonné pendant des heures pour alerter la population. Peu à peu, les magasins de la ville ont fermé, et des barrages sommairement mis en place à l'aide d’arbres coupés entrave une partie de la circulation. De nombreux habitants de Slaviansk ont par ailleurs manifesté leur hostilité envers les forces ukrainiennes. Le correspondant du New York Times, C. J. Chivers, a publié une photo d'habitants demandant aux forces ukrainiennes de partir :
Unarmed Ukrainian villager asking troops to leave blockpost UKR forces captured here this morning. #Slovyanskpic.twitter.com/01MjqqiigQ— C.J. Chivers (@cjchivers) May 2, 2014
L'accord de Genève enterré. Une offensive aux allures de "représailles", selon Moscou. Le porte-parole du président russe Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré que cette opération détruisait "le dernier espoir sur la viabilité de l'accord de Genève". Cet accord, conclu à la mi-avril entre Ukraine, Russie, Etats-Unis et Union européenne, visait à permettre une désescalade de la crise ukrainienne. La Russie s'est dite "indignée" après le début de l'assaut, estimant qu'elle menait l'Ukraine "à la catastrophe".
Des observateurs toujours retenus... Le maire auto-proclamé de Slaviansk et chef séparatiste, Viatcheslav Ponomarev, avait mis en garde depuis plusieurs jours contre une attaque ukrainienne. Les rebelles qu'il mène y détiennent depuis une semaine une équipe de 11 observateurs de l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Les négociations pour leur libération n'ont jusqu'ici rien donné.
... et des journalistes relâchés. Les forces pro-russes auraient retenu pendant un temps les journalistes de BuzzFeed, CBS, et SkyNews, avant de les relâcher. Ce dernier a par ailleurs expliqué que les pro-russes bloquent l'entrée des journalistes aux check-points.
The closer to #Slovyansk the bigger the checkpoints. Not letting many ppl thru. pic.twitter.com/oLckJU4PdT— Paul Gypteau (@paulgypteau) May 2, 2014
Le contexte
Les pro-Moscou dans l'est. Les rebelles pro-russes, hostiles au pouvoir mis en place à Kiev après le renversement du président Viktor Ianoukovitch, ont étendu leur emprise ces derniers jours. Ils contrôlent désormais des sites stratégiques - mairie, siège de la police et des services de sécurité - dans plus d'une douzaine de villes de l'est. Ils réclament l'organisation d'un référendum sur le rattachement à la Russie, le 11 mai.
La conscription rétablie. Jeudi, le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a décidé de relancer la conscription, c'est à dire le service militaire obligatoire, "compte tenu de la dégradation de la situation dans l'Est (...), de la montée en puissance des unités armées pro-russes, de la prise de contrôle ou blocus d'administrations publiques, d'unités militaires". Kiev accuse la Russie, qui a déjà mis la main sur la Crimée en mars, de téléguider les troubles. Ce que dément Moscou.
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