Réussiront-ils à trouver un accord ? Après dix mois d'un conflit qui a provoqué la mort de plus de 5.500 personnes, les dirigeants français, allemands, ukrainiens et russes doivent se rencontrer mercredi à Minsk pour mettre fin à la guerre ukrainienne. Les vingt-quatre heures qui s'annoncent seront donc cruciales après une semaine de tractations diplomatiques initiées par Angela Merkel et François Hollande.
Les préparatifs. Jeudi et vendredi, le couple franco-allemand s'était rendu à Kiev et à Moscou pour obtenir un accord. Après cinq heures de négociations dans chacune des deux capitales, Angela Merkel et François Hollande étaient repartis sans résultat concret.
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Depuis, les quatre dirigeants se sont parlés au téléphone et font travailler d'arrache-pied leurs conseillers pour arriver à un compromis permettant l'organisation mercredi de ce sommet inédit. Mardi soir, une rencontre entre les séparatistes pro-russes et des représentants de Kiev et de Moscou avait d'ailleurs lieu à Minsk pour préparer le sommet.
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"Pas certain" que le sommet ait lieu. Ce sommet semble ne tenir qu'à un fil. Dimanche, Vladimir Poutine a d'ailleurs déclaré qu'il y participerait "sous conditions". Mardi, le ministre allemand des Affaires étrangères s'est également montré prudent, assurant qu'il n'était "pas encore certain" que ce sommet ait lieu. "Nous espérons que les points encore en suspens pourront être réglés", a déclaré Frank-Walter Steinmeier, en référence aux réserves émises par le président russe Vladimir Poutine.
Un climat très tendu. Depuis le Kremlin, le président russe a mis en garde les Occidentaux. "Personne ne pourra jamais (...) parler au président en utilisant le ton de l'ultimatum", a fait savoir mardi le porte-parole de Vladimir Poutine. Ce coup de semonce de Moscou intervient alors qu'Angela Merkel aurait brandi lundi la menace de nouvelles sanctions contre la Russie, selon le Wall Street Journal. Pour tenter de calmer le jeu, l'Union européenne a reporté au 16 février leur entrée en vigueur "pour laisser de la marge aux efforts diplomatiques".
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Des "négociations difficiles". Selon une source diplomatique française, les "négociations sont difficiles" et "achoppent sur plusieurs sujets" litigieux avant la rencontre au Bélarus. Parmi les points de crispation, la mise en oeuvre du cessez-le-feu, le contrôle de la frontière ou encore le statut des régions séparatistes.
Obama et Poutine se sont parlés. Signe de l'importance de la rencontre, Barack Obama et Vladimir Poutine se sont entretenus par téléphone à la veille du sommet. Selon un communiqué de la Maison Blanche, le président américain a rappelé le "soutien de l'Amérique" à la "souveraineté et à l'intégrité territoriale" de l'Ukraine. "Si la Russie continue ses actions agressives en Ukraine, en envoyant notamment des soldats, des armes et en finançant les rebelles, le prix à payer pour la Russie augmentera", a fait valoir la Maison-Blanche dans un communiqué.
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