Contraint de faire demi-tour. Ce n'était qu'une simple alerte. Mais au regard des derniers mois, le moindre incident survenu sur un vol de la Malaysia Airlines fait resurgir les traumatismes de ce passé proche. Alors dimanche matin, quand l'équipage du vol MH 198 décèle un défaut de pilotage automatique juste après avoir quitté le tarmac de l'aéroport de Kuala Lumpur, ses membres préfèrent ne prendre aucun risque. Ils font immédiatement demi-tour et se pose sans encombre sur le sol malaisien, quatre heures après le décollage.
Le "défaut" constaté sur le Boeing 737-800 "n'a eu aucun impact sur la sécurité de l'appareil ou des passagers", affirme Malaysia Airlines. "Toutefois, par mesure de précaution, le pilote a décidé de faire demi-tour", ajoute la compagnie.
Deux catastrophes ces derniers mois. Le 8 Mars, le vol MH370 s'est volatilisé peu après son départ de Kuala Lumpur à destination de Pékin avec 239 personnes à son bord. Cette disparition reste une énigme. Peu après son décollage, l'avion a changé radicalement de plan de vol, virant vers l'ouest, puis le sud, en direction de l'océan Indien où il serait tombé, à court de carburant.
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Le 17 juillet, un autre Boeing de Malaysia Airlines, assurant la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, avait explosé en vol. Il s'est écrasé dans l'est de l'Ukraine, zone en guerre où combats entre forces loyalistes et séparatistes font rage. Kiev et les rebelles s'accusent mutuellement de l'avoir abattu. Il transportait 298 personnes, dont 193 ressortissants néerlandais.
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Ces catastrophes ont entraîné une chute de la fréquentation et une baisse de l'activité économique de la compagnie, qui a dû non seulement faire face à des départs massifs de personnels mais encore licencier 6.000 personnes au mois d'Août. Le gouvernement malaisien, actionnaire du groupe, a annoncé qu'il allait racheter la totalité des actions de la compagnie.