C’est sur l’aéroport du Bourget, près de Paris, qu’un avion privé appartenant à la famille du président tunisien déchu Zine Ben Ali a été saisi mardi par la justice française. Cet appareil appartiendrait à la famille Mabrouk, dont un des membres est un gendre de Ben Ali. Il était stationné depuis une semaine dans un hangar de l'aéroport.
Cette saisie, la première du genre, fait suite à l’ouverture d’une enquête préliminaire en France pour recenser les biens détenus en France par l'ex-président tunisien. Trois ONG, dont Transparency International, ont en effet porté plainte pour "corruption, recel de corruption, recel de détournement de fonds publics et blanchiment".
Restituer ces biens à la Tunisie
Selon une source proche de l'enquête, au total, ce sont une trentaine de biens appartenant à l'entourage de l'ancien président, auraient été identifiés, dont des hôtels particuliers. "On peut craindre que la famille Ben Ali ait mis à profit la lenteur des autorités françaises et européenne pour vider leurs comptes, vendre leurs actifs et les mettre à l'abri dans des paradis fiscaux", a cependant regretté Daniel Lebègue, président de Transparency International France.
Si la justice française parvient à prouver que tous ces biens ont été acquis de façon illégale, l’objectif de ces trois ONG est de les restituer à la Tunisie. La famille Ben Ali pourrait aussi être poursuivie au pénal. Nicolas Sarkozy a assuré mardi que la France s'attachait "à la recherche systématique des richesses pillées qui doivent être rendues au peuple tunisien".