La Colombie est passée tout près d’une catastrophe aérienne particulièrement meurtrière causée par de violents orages. Un Boeing 737-300 de la compagnie colombienne Aires s'est brisé lors de son atterrissage sur l'île de San Andres, dans la mer des Caraïbes, au nord de la Colombie. L'appareil "s'est cassé en trois morceaux" au cours de son atterrissage sur l'aéroport de l'île, a expliqué la police nationale.
Les 131 passagers "se sont retrouvés littéralement éparpillés sur la piste d'atterrissage", a précisé le communiqué de la police. Mais l’accident n’a fait pour l’instant qu’une seule victime, une femme, tandis que plus de 120 autres passagers ont été blessés.
Cinq d’entre eux, parmi lesquels deux enfants, ont été grièvement atteints, a déclaré le colonel Ronald Tascon, directeur des opérations de l'Aviation civile colombienne. En tout, six Français se trouvaient parmi les passagers. "Ils sont seulement légèrement blessés et tous sont hors de danger", a indiqué l'ambassade de France.
"Nous n'avons pas senti le contact avec le sol"
Une Française présente dans l’appareil aa raconté avoir senti "l'avion arriver très, très vite sur la piste" avant de tout voir "voler" et "éclater". "Au moment où l'avion descendait, on a eu l'impression qu'il arrivait très, très vite sur la piste d'atterrissage", a raconté cette enseignante d'école maternelle, souffrant d'un hématome à l'abdomen.
"Nous n'avons pas senti le contact avec le sol. On a juste vu tout voler, tout éclater", a-t-elle poursuivi.
Foudroyé puis victime d’un cisaillement
L’avion a d’abord été frappé par la foudre. Puis, "au moment de l'atterrissage, il a été secoué par un cisaillement de vent et s'est brisé en trois", a précisé la police colombienne.
Un cisaillement de vent est un phénomène qui peut apparaître lors de violents orages. Synonyme d’un brusque changement d’orientation du vent, ce phénomène peut être fatal lors des phases de décollage et d’atterrissage. L'avion a été touché à 80 mètres du sol, a précisé le pilote au quotidien colombien El Tiempo.
"Ce qui a envoyé l’avion par terre n’est certainement pas la foudre",a analysé Bernard Chabbert, spécialiste aéronautique d'Europe 1, qui privilégie aussi la piste d'un cisaillement de vent.
La foudre, un risque pour les avions
La foudre reste néanmoins un risque permanent pour les avions de ligne. Elle toucherait en moyenne un appareil une à deux fois par an, selon les statistiques établies par l'Office national d'Etudes et de Recherches aérospatiales.
"Ce phénomène est pris en compte dans la conception des avions afin de protéger les commandes électriques de vol et les équipements", a ajouté l'ONERA. L'alimentation électrique peut être touchée. Mais, après un grand fracas à bord de l'avion et une réinitialisation du système, en théorie, tout remarche normalement.
Reste que l'emploi de nouveaux matériaux composites, à base de fibres de carbone et de résine, de plus en plus employés dans l'industrie aéronautique pour réduire le poids des appareils et leur consommation de carburant, accroît leur vulnérabilité. Ces parties non-métalliques ont en effet une moindre capacité à drainer la foudre.
Au cours des quinze dernières années, seuls trois accidents semblent avoir été occasionnés par un impact de foudre.