Les vacances d’un conseiller régional socialiste des Pays de la Loire ont failli tourner au drame la semaine dernière en Tunisie. Jamel Gharbi, âgé de 62 ans, se promenait en famille le 16 août dernier dans le quartier du port de Bizerte, ville dont il est originaire, quand il a été violemment pris à partie par des islamistes, excédés par les tenues vestimentaires de sa femme et de sa fille de 12 ans.
Frappé à coups de matraques et de gourdins
"Nous avons croisé un groupe d'une cinquantaine de salafistes qui les ont agressées verbalement en raison de leurs vêtements d'été, qui n'avaient pourtant rien de choquant", a expliqué Jamel Gharbi, élu régional PS dans la Sarthe depuis 2010 et chargé de mission à la ville du Mans. Son épouse portait un pantacourt et un débardeur, tandis que sa fille de 12 ans était vêtue d’un short et d’un tee-shirt, décrit jeudi Le Parisien.
Après avoir crié à ses proches de s'enfuir, il a vu les agresseurs se ruer sur lui et le "frapper à coups de matraques et de gourdins", a-t-il indiqué. "Personne ne m'a secouru. Je n'ai dû mon salut qu'au fait que j'ai réussi à m'enfuir. Si j'étais tombé à terre, ils m'auraient lynché".
Les salafistes avaient ciblé le festival de Bizerte
L'agression s'est déroulée, en marge de la soirée de clôture du festival de Bizerte qui avait été ciblée, selon le ministère de l'Intérieur tunisien, par "environ 200 personnes affiliées au courant salafiste" et armées, selon des témoins, de sabres et de bâtons. Cinq autres blessés ont été recensés.
Victime de nombreuses contusions et choqué, ainsi que ses proches, Jamel Gharbi, qui s'est vu prescrire 15 jours d'ITT (incapacité totale de travail), est rentré en urgence en France avec sa famille, après avoir porté plainte et avoir été pris en charge par l'ambassade de France.
Le ministre des Affaires étrangères "Laurent Fabius m'a appelé pour me soutenir", a précisé l’élu. De son côté, le président du conseil régional des Pays de la Loire, Jacques Auxiette (PS), a dans un communiqué condamné "fermement cette agression violente et gratuite de la part d'une minorité d'activistes religieux".